Eurocopter échappe au scénario catastrophe après l’accident d’un Super Puma en Mer du Nord

Eurocopter peut souffler... Après avoir eu une rentrée sous très grande tension avec l’accident d’un Super Puma AS332 L2 (Mark 2) en Mer du Nord, qui a causé le 23 août la mort de quatre des 18 personnes présentes à bord, l’hélicoptériste voit finalement s’éloigner la menace d’une suspension de vols de cet appareil dans le monde entier. Ce qui aurait pu à nouveau fragiliser la filiale du groupe EADS, déjà été fortement impactée au premier semestre par la suspension d’un autre de ses modèles plus modernes de Super Puma, les EC225. « Nous avons reçu le 23 août dernier un coup de poing à l’estomac », a expliqué à La Tribune le PDG d’Eurocopter, Guillaume Faury, qui est alors parti très rapidement à Aberdeen en Ecosse afin de rencontrer sur place les opérateurs, les syndicats, qui avaient soutenu la reprise en vol de l’EC225, ainsi que les autorités compétentes.

Reprise des vols du Super Puma

L’Autorité britannique de l’aviation civile (CAA), l’équivalent de la DGAC française, a assuré lundi dans un communiqué que l’accident du Super Puma AS332 L2, n’a pas été provoqué par un problème technique ni de navigabilité de cet appareil. D’où la décision « appropriée » de reprendre les vols basée « sur toutes les informations actuellement disponibles ». La CAA a dans son équipe des pilotes ayant déjà volé sur l’AS332 L2 en Mer du Nord.

La reprise des vols a même été demandée par les opérateurs eux-mêmes. Le HSSG, groupe de travail sur la sécurité des hélicoptères opérant dans l’industrie gazière et pétrolière au Royaume-Uni, recommandait vendredi « la levée de la suspension temporaire" des vols des Super Puma. « Nous ne permettrions pas un retour en service sans que nous ne soyons sûrs de le faire », a expliqué de son côté la CAA, qui a rappelé qu’il était « juste » d’avoir suspendu les vols de tous les modèles de Super Puma après l’accident du 23 août. "Les deux opérateurs de Super Puma au Royaume-Uni (CHC et Bond, ndlr) ont volontairement décidé de stopper" les vols de ces appareils, avait déclaré à l’AFP un porte-parole de l’Autorité de l’aviation civile.

Les boites noires vont parler

Pour autant, a rappelé Guillaume Faury, « les opérateurs de Super Puma mark 1 et les EC225 ont continué à voler en Norvège ». Des opérateurs de Super Puma réputés pour ne faire aucune concession en matière de sécurité. Le PDG, qui affirme que l’appareil est « clairement dédouané » des causes de l’accident, regrette la décision « rapide et inappropriée » de suspendre les vols de tous les modèles de Super Puma.

Les boites noires, qui étaient en phase de séchage dimanche après avoir été récupérées la semaine dernière, devraient expliquer les causes de l’accident du Super Puma, qui tout modèle confondu ont opéré 4,5 millions de vols et transporté 30 millions de passagers. Le Bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) avait indiqué jeudi soir avoir retrouvé les enregistreurs de vol de l’appareil accidenté.

Un premier semestre difficile pour Eurocopter

Utilisés pour acheminer le personnel et le matériel sur les plates-formes pétrolières offshore à travers le monde, les EC225 avaient été cloués au sol depuis la fin 2012 au Royaume-Uni et en Norvège après que deux appareils aient été contraints d’amerrir sans faire de mort. Une situation qui a pesé sur les résultats d’Eurocopter. Son chiffre d’affaires a reculé de 7 % pour s’établir à 2,5 milliards d’euros (contre 2,7 milliards d’euros au premier semestre 2012) en raison d’une baisse des livraisons à 190 hélicoptères (contre 198 en 2012). L’EBIT de constructeur a chuté de 35 % pour s’établir à 128 millions d’euros (contre 198 millions d’euros). « Comme attendu, les restrictions de vol sur l’EC225 Super Puma ont pesé lourdement sur la performance opérationnelle », a expliqué EADS lors des résultats du premier semestre.

Si la décision de suspendre de vol les Super Puma avait été maintenue, « elle aurait pu être terrible » pour Eurocopter, a estimé son PDG. D’autant que les livraisons et les commandes de Super Puma se sont accélérées en juillet en en août. « Les commandes sont reparties de façon significative », a précisé Guillaume Faury.

Latribune.fr - 3 septembre 2013


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