Brétigny : "C’est la peur, le fait d’être secoué, la vision des blessés", se souvient une rescapée

Huit semaines après le déraillement mortel du train Paris-Limoges, 3 rescapés remontent dans le wagon. Il sont tous encore choqués par l’accident et exigent des explications.

Le 12 juillet dernier à 17h11, un train Corail intercités Paris-Limoges déraillait en gare de Brétigny-sur-Orge faisant sept morts et de nombreux blessés.

Jean-Philippe, Anne-Marie et Michel font partie des rescapés. Huit semaines après l’accident, ils remontent pour la première fois dans le wagon. RTL les a accompagnés.

Encore sous le choc

La rame jaune et grise, le numéro et l’horaire du train... rien n’a changé depuis le déraillement du Paris-Limoges :

"Tout est absolument pareil. On entre, le train prend de la vitesse, et puis d’ici 10/13 minutes, il devrait arriver vers Brétigny", commente Jean-Philippe.

Ce début de voyage a tout du drame : les zones industrielles et les gares de la banlieue parisienne défilent à grande vitesse par la fenêtre. Les souvenirs du déraillement suivent à chaque secousse. "C’est la peur, c’est le bruit, c’est le fait d’être secoué brutalement. C’est des visions de gens blessés...", souffle Anne-Marie.

Pour Michel aussi, le souvenir de l’accident est encore très frais : "Le fait de revoir le panneau "Brétigny", de revoir ce quai... c’est là qu’on ressent la force et la puissance des événements de ce genre, qui ne peuvent que marquer à vie", explique le passager.

L’enquête toujours en cours

Mais pour le moment, ce Paris-Limoges reste surtout le train de la colère.

Crispée dans son siège, Anne-Marie se dit agacée par le manque de résultat des 3 enquêtes en cours, à la SNCF, au ministère et au niveau judiciaire : "On nous montre des photos, on nous parle des pistes, mais il y a eu une faute ! Donc qui est fautif ? Tant qu’on ne saura pas la vérité, on y pensera".

La justice a fixé une réunion d’information au 28 septembre prochain. En attendant, la piste technique, avancée par la SNCF, est aussi privilégiée par l’enquête judiciaire. Toujours dans le viseur : une éclisse, cette agrafe d’une dizaine de kilos qui permet de relier deux rails d’un aiguillage, se serait détachée. Une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires a été ouverte après la catastrophe ferroviaire, le 12 juillet.

rtl.fr - 7 septembre 2013


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