Le début d’un chantier titanesque a finalement commencé : celui du redressement de l’épave du paquebot Costa-Concordia sur l’île du Giglio au large de la Toscane, en Italie. Le début des opérations, programmé lundi 16 septembre à l’aube, avait été retardé de deux heures "en raison des forts orages qui se sont abattus" sur la région, selon les autorités locales.
Des milliers de tonnes d’acier et de ciment, des grues et des caissons flottants faits sur mesure ont été acheminés sur place. Une démesure qui s’explique par les dimensions de ce géant des mers : 290 mètres de long et 35 mètres de large. Ce navire de 114 000 tonnes était haut comme un immeuble de 11 étages et grand comme trois terrains de football.
"L’OPÉRATION LA PLUS DÉLICATE DE TOUTE MA CARRIÈRE"
Depuis plus d’un an, 500 ingénieurs et spécialistes préparent sur l’île, au large de la Toscane, les opérations de récupération du navire de croisière. Le Costa-Concordia, véritable "immeuble flottant" qui gît à moitié submergé dans des eaux peu profondes, va être roulé sur le fond de la mer et hissé sur des plates-formes sous-marines au terme d’une opération de pivotage connue sous le nom de "parbuckling".
Des plongeurs ont injecté 18 000 tonnes de ciment dans des sacs situés sous la coque pour assurer son maintien et l’empêcher de se briser lors de l’opération, qui devrait durer une douzaine d’heures. Si tout se passe bien, le Concordia sera alors remorqué pour être démantelé.
"La taille de ce navire et l’endroit où il se trouve font que c’est pour moi l’opération la plus délicate de toute ma carrière", a affirmé Nick Sloane, un Sud-Africain qui dirigera la manœuvre pour le compte de la compagnie Titan Salvage. Un responsable de la compagnie maritime Costa Croisières a estimé cette semaine à 600 millions d’euros (800 millions de dollars) le seul coût de la récupération de l’épave.
Le Costa-Concordia avait heurté un récif alors qu’il manœuvrait trop près du Giglio, provoquant une évacuation chaotique de ses plus de 4 000 occupants – passagers et membres d’équipage. Le naufrage du navire le 13 janvier 2012, avec 4 229 personnes à bord, avait fait 32 morts dont deux n’ont jamais été retrouvés. Ces corps pourraient être découverts pendant l’opération.
LeMonde.fr avec AFP - 16 septembre 2013
