Des mots de mémoire

L’oeuvre a été présentée à l’occasion de la cérémonie de commémoration du drame du 15 novembre 2003.

L’idée d’un mémorial avait été lancée quelques mois après la catastrophe. Quelques mois après ce funeste 15 novembre 2003, jour de l’effondrement de cette passerelle d’accès au Queen Mary 2 qui a coûté la vie à 16 personnes et fait 29 blessés graves. Six ans plus tard, elle est devenue une réalité. « Pour mener ce genre de projet, il faut de la sérénité et du recul », glisse Yves Violette, président de l’association des victimes de la passerelle du QM2 (AVPQM2). L’association a travaillé en étroite collaboration avec la municipalité pour faire naître ce monument « dédié à la mémoire collective ». « Nous avons été acteurs du cahier des charges », souligne Yves Violette. « Pour définir exactement l’expression du besoin ».

Recueillement

C’est l’artiste parisien Philippe Cazal qui a été sélectionné pour réaliser ce monument commémoratif qui a pris place au Jardin des Plantes, là où avait déjà été érigée la première stèle. L’oeuvre se compose d’une colonne et d’un banc recouverts de plaques de corian blanches et grises. « Le corian est un matériau composite qui donne un aspect très doux au toucher », explique l’intéressé. « Je voulais qu’il y ait une douceur et une profonde humanité qui se dégage. L’idée était que de faire quelque chose de minimaliste, sans démonstration ». Le banc, quant à lui, invite « au recueillement » pour les proches des victimes et aussi les visiteurs anonymes. « Nous avons regardé d’autres lieux d’implantation, peut-être plus près des chantiers », indique le président de l’AVPQM2. « Finalement, le Jardin des plantes s’est imposé. C’était déjà là que se faisaient toutes les cérémonies ».

Expression collective

Sur la colonne, on peut lire les prénoms et noms des victimes, ainsi qu’un poème « fruit de l’expression collective et personnelle de leurs proches ». Ainsi que l’intitulé de l’oeuvre : Les mots aussi. Des mots, « parce qu’on en a toujours besoin, on ne peut pas faire autrement », dixit Yves Violette. Sur le banc, un texte explique les circonstances du drame, de manière très précise. « Pour qu’il ne donne lieu à aucune interprétation de l’Histoire ». Et que personne n’oublie ce qui s’est passé il y a maintenant six ans.

Source : Presse Océane.fr, le 16/11/09.


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