Redressement du Costa Concordia : "un spectacle d’horreur" pour les victimes

Ce mardi matin, quand les premières lueurs du jour ont éclairé l’épave à moitié rouillée du Costa Concordia, Anne Decré, habitant du Bouscat (Gironde), n’a pu retenir ses larmes. Présidente du collectif des naufragés français du Costa Concordia, elle revient sur le redressement du paquebot qui gisait à demi-submergé depuis janvier 2012 dans le port italien du Giglio.

Sud Ouest. Quel est votre sentiment en voyant ces images ?

Anne Decré. Devant ce spectacle apocalyptique, au-delà de raviver des douleurs, c’est un spectacle d’horreur, beaucoup de larmes ce matin. Vous vous réveillez et vous voyez ça. Le choc était au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Je ne sais pas vous expliquer pourquoi. Il se remet comme il était ce soir-là. Je crois que ce que vous voyez c’est l’état psychologique dans lequel nous sommes depuis le naufrage. Pour la majorité des victimes et des familles, nous sommes aussi abîmés que ce que vous voyez.

Avez-vous suivi le redressement de près ?

On a regardé, on a suivi, parce que c’est notre histoire. C’est plus fort que tout. C’est comme les rescapés qui ont regardé la webcam de l’île de Giglio, c’est un bout de nous qui est resté là-bas. Vous attendez qu’il se redresse, car vous attendez de vous redresser.

En avez-vous discuté avec d’autres victimes ?

On a un groupe privé sur Facebook, où on discute avec les autres rescapés et les familles des victimes. C’est important, car on se comprend.

Où en êtes-vous des indemnisations ?

Dans le groupe représenté par les avocats Me Bibal et Me Courtois, qui regroupe 230 personnes, soit la moitié des rescapés français, 169 victimes ont été indemnisées. Il reste une quarantaine de dossiers en expertise, que nous espérons régler dans les prochains mois, très rapidement. Il faut que ça s’arrête.

Qu’attendez-vous du procès en Italie ?

Nous avons été acceptés en tant que partie civile. Nous attendons des explications, une vérité, pour comprendre ce qui nous est arrivé, comprendre pourquoi c’est encore possible en 2012 et comment.

sudouest.fr - Aude Courtin - 17 septembre 2013


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