Brétigny : une fédération de soutien aux victimes salue les versements de la SNCF

Entretien avec Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

Qu’est-ce qu’une aide de première urgence ?

Ce n’est ni une indemnisation, ni tout à fait un don. L’aide de première urgence permet aux victimes ou familles de victimes de faire face aux dépenses exceptionnelles en lien direct avec l’accident, comme des frais d’obsèques, d’hospitalisation, ou de perte d’effets personnels (valises, ordinateurs, lunettes).

Comment interpréter l’attitude discrète de la SNCF au sujet de ces versements ?

Leur discrétion au sujet de cette bonne pratique est plutôt à leur honneur. Elle a même une valeur exemplaire. Mais ce n’était pas un secret. Nous avons rencontré la SNCF une semaine après l’accident pour les alerter des difficultés financières que pouvaient rencontrer les victimes d’un tel accident. Ils nous ont répondu qu’ils avaient déjà engagé des démarches dans ce sens.

En quoi est-ce un procédé inhabituel ?

Des avances sont généralement versées aux victimes. Elles sont ensuite déduites des indemnités. Dans le cas de l’accident de Brétigny-sur-Orge, aucune victime n’a pour le moment été indemnisée. Elles ont reçu une aide. Les indemnisations interviendront dans les prochaines semaines, voire même les prochains mois.

Qui a eu droit au versement de cette aide de première urgence ?

Une somme de 50 000 € a été versée à chaque famille de victimes décédées dans l’accident ferroviaire, ainsi qu’aux personnes hospitalisées pendant plusieurs jours. Celles qui ont passé une journée à l’hôpital ont quant à elles reçu 10 000 €.

Comment réagissent les victimes ou familles de victimes qui ont bénéficié de cette démarche ?

C’est une aide versée sans aucune contrepartie. Les familles ont conservé tous leurs droits, qu’elles souhaitent toujours exercer. Elles sont choquées que l’on puisse croire qu’elles abandonneront la défense de leurs droits au pénal suite à ces versements.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Nous attendons les indemnisations, tout en nous interrogeant sur l’évaluation difficile des préjudices psychologiques. Comment, de fait, expertiser les traumatismes de ce type, les chocs ou les phobies provoqués par l’accident ? Notre rôle est de défendre l’intérêt des victimes. Nous avons été contactés par un grand nombre d’entre elles pour créer une association des victimes de l’accident de Brétigny. Elle sera lancée dans les prochains jours.

Propos recueillis par Adeline BERTIN, ouest-france.fr - 02 octobre 2013


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