Tout reste à faire pour se débarrasser du Costa Concordia

PARBUCKLING. Le Costa Concordia, ce mastodonte de 114.000 tonnes, était échoué à quelques mètres du port italien de Giglio depuis son naufrage en janvier 2012. Son redressement a été réalisé avec succès à la mi-septembre.

L’intervention a bénéficié du savoir-faire de Nick Sloane, un Sud-Africain spécialiste en "parbuckling" (renflouement) qui dirigeait les opérations avec 11 autres experts (informaticien, ingénieurs, spécialistes de robots sous-marins commandés à distance) depuis une plateforme flottante. Vous pouvez la revoir, sous la forme d’un time-lapse, en consultant un de nos précédents articles.

Pour autant, les opérations de prise en charge du navire sont loin d’être terminées : il faut maintenant qu’il puisse être convoyé vers un port pour y être démantelé.

Pour l’instant, le Costa repose sur une plate-forme immergée à 30 mètres de profondeur

Car si le Costa Concordia est maintenant redressé, il ne flotte pas pour autant. Actuellement le navire repose sur une plate-forme de 1000 mètres carré, immergée à 30 mètres de profondeur. Pour assurer son aplomb, il est également maintenu par des câbles et tirants d’acier, dont certains sont toujours en cours d’installation.

De plus, les caissons géants remplis d’eau installés à bâbord avant le parbuckling contribuent également à sa stabilité. Les experts font maintenant l’inventaire des dégâts à tribord. Ce n’est qu’une fois « que nous aurons évalué leur ampleur, que nous saurons où nous en sommes par rapport à la remise à flot » déclarait à Reuters Nick Sloane peu après le redressement du navire.

RE-FLOATING. En cas d’avis favorable des experts, les opérations de renflouement pourront commencer. Quinze autres caissons géants seront fixés sur la partie tribord de l’épave. Ils s’ajoutent aux quinze déjà en place et contribueront à la stabilité de l’ensemble en attendant la remise en flottaison (le re-floating) prévue au printemps prochain.

À ce moment-là, les trente caissons seront progressivement vidés grâce à un système de pompes pneumatiques. Poussée d’Archimède aidant, le navire devrait alors commencer à remonter. À l’issue du processus de vidange, 18 mètres de coque resteront cependant sous l’eau.

Le problème du remorquage

Équipés de ces caissons remplis d’air, le Costa Concordia sera redevenu un objet flottant mais qui n’aura plus rien d’hydrodynamique. L’état de sa coque tribord (le côté resté immergé pendant plus d’un an) n’est pas encore précisément connu et il n’est pas certain que le navire puisse être tracté par un remorqueur comme cela était initialement prévu.

GÉANT DES MERS. La compagnie Costa Croisières envisagerait donc de faire appel au Vanguard, un semi-submersible fabriqué par Hyundai Heavy Industries à Ulsan, en Corée du Sud. Ce géant des mers, long de 275 mètres et large de 70, qui est capable de porter une charge de 110 000 T serait donc chargé de convoyer le Concordia vers sa destination finale.

DÉMANTELEMENT. Cette destination demeure pour l’instant inconnue. Plusieurs ports, notamment Piombino, en Toscane, Naples ou Palerme, ont en effet candidaté pour réaliser le démantèlement du navire. Mais il n’est pas dit qu’il reste en Italie : selon le Journal de la Marine Marchande un rapport commandité par Costa Croisières affirmerait que les ports italiens n’ont pas la capacité de prendre en charge l’épave… Affaire à suivre

sciencesetavenir.nouvelobs.com - 3 octobre 2013


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