Accident de Brétigny : la CGT se porte partie civile

Gilbert Garrel, le patron de la CGT des cheminots, silencieux depuis le drame survenu à Brétigny le 12 juillet, dénonce une « manipulation soigneusement orchestrée » par les directions de RFF (Réseau Ferré de France, en charge du réseau) et de la SNCF dans leur communication autour du déraillement qui a fait sept morts. Le syndicat qui se plaint de n’être pas associé aux différentes enquêtes, a décidé de se porter partie civile au côté des victimes, afin d’avoir accès au dossier.

Les cheminots ont été particulièrement choqués par le refus de la direction de communiquer aux Comités hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) qui le réclamaient, le rapport d’enquête interne rédigé par la direction des audits de sécurité de la SNCF et remis à la justice dès le 22 juillet, alors que ce rapport s’est retrouvé entre les mains de la presse, induisant des « inepties » et « un déballage souvent malsain ».

Le syndicat sent que « sur Brétigny, l’étau pourrait se resserrer sur un ou deux cheminots de terrain, des lampistes, quand il est fait état de défaut de maintenance ». Alors que « rien n’est jamais dit sur le fait que sur un réseau vieillissant qui nécessite donc plus de surveillance, la SNCF a réduit les équipes et doublé, voire triplé les périmètres d’intervention ».

Les quelques documents, notamment les trois carnets d’inspection qui se sont retrouvés médiatisés, ne donnent qu’une vue « très partielle de la réalité de la surveillance », explique Robert Leroy, qui suit à la CGT les questions de l’infrastructure. D’où les erreurs d’interprétation. A propos des moyens mobilisés pour la surveillance des voies, le syndicat affirme que la brigade est passée en quelques années de 19 à 9 personnes : « Comment voulez-vous dans ces conditions veiller à inspecter comme dans le secteur de Brétigny, 84 kilomètres de voies ? »

La CGT conteste aussi les chiffres fournis par le couple RFF-SNCF sur les événements mettant en jeu la sécurité du réseau au cours de l’année 2012 : « Ils en ont compté 126. Alors que de source interne, il y en a eu 1 063, dont 211 déraillements. » Et depuis 2013, il y en aurait eu déjà 668, selon les cheminots.

libération avec Catherine MAUSSION - 3 octobre 2013


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