Trois mises en examen dans le crash de la Vèze

Quelles suites donner au dossier d’instruction du crash de La Vèze ? Il y aura bientôt sept ans, le 19 octobre 2006, à 0 h 40, un Beechcraft 90 C de la compagnie Lyonnaise Flowair, s’écrase dans le petit-bois qui prolonge la piste de l’aérodrome de Besançon-La Vèze. Il transporte quatre personnes : le pilote Barthélemy Maresma, 48 ans ; un copilote qui n’a cependant qu’un statut de passager durant ce vol, Fabien Parot, 35 ans et deux chirurgiens du CHU de Besançon, Pierre-Olivier Dénué, 34 ans et Benjamin Ramus, 26 ans, qui partent à Amiens prélever un foie en vue d’une transplantation dans les heures qui suivront leur retour.

Un décollage raté

L’avion roule trop longuement sur la piste, décolle suivant un angle insuffisant et heurte la cime des arbres, avant de s’écraser et s’enflammer. Il n’y a aucun survivant.

Depuis le 14 août, le juge d’instruction a transmis le dossier au règlement. C’est-à-dire au procureur de la République qui, dans les mois qui viennent, après en avoir compulsé tous les éléments devra prendre la décision de le renvoyer devant le tribunal correctionnel, de déclarer un non-lieu ou, s’il l’estime nécessaire, de demander un supplément d’information.

À l’heure actuelle, aucune de ces possibilités n’est privilégiée. Le Bureau enquête accident (BEA) de l’aviation civile n’a relevé aucune faille mécanique et toutes les investigations menées tendent à accréditer la responsabilité entière et principale du pilote.

Pas toutes les qualifications

Toutefois, trois personnes ont été mises en examen dans ce dossier, au titre des liens indirects avec l’accident. Le gérant de la société d’aviation Flowair, le pilote contrôleur qui a validé le « stage d’adaptation à l’exploitant » du pilote et un employé de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) qui a prorogé la licence de vol professionnelle de ce dernier alors qu’il ne pouvait y prétendre. Tout tourne en effet autour de la personnalité de Barthélemy Maresma, qui n’aurait jamais dû se trouver aux commandes de l’appareil pour des raisons administratives.

En raison de sérieuses déficiences en anglais, il n’avait pas les compétences professionnelles officiellement reconnues en vol aux instruments bien qu’il pouvait voler dans ce contexte à titre privé. Il avait néanmoins vu sa licence validée en 2005, avant que l’erreur soit corrigée en 2006 par la DGAC. Mais, la veille du vol, accompagné par son employeur, il avait pu faire à nouveau enregistrer cette autorisation auprès d’un employé de la DGAC de l’aéroport de Bron.

Quant à Franck Alpanes, le patron de Flowair et le pilote contrôleur, ils sont mis en examen pour ne pas avoir respecté les termes précis du stage d’adaptation obligatoire du nouveau pilote et prévu dans le Manuel d’exploitation (MANEX) de la compagnie. Ce manuel est une charte, validée par la DGAC, dans laquelle l’exploitant d’une compagnie d’aviation détaille la façon dont il s’astreint aux exigences réglementaires et de sécurité. Entre autres, à travers un stage imposé au pilote qui, dans ce cas, n’a pas respecté les étapes prévues.

estrepublicain.fr - Fred JIMENEZ - 30 septembre 2013


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