Onze Français sont actuellement otages dans le monde, selon les sources officielles, après la confirmation, mercredi 9 octobre, de l’enlèvement en juin de deux autres journalistes en Syrie.
◾EN SYRIE
Le 6 juin 2013, deux journalistes – Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, 22 ans, photographe indépendant missionné par la radio – sont portés disparus. Selon l’Elysée, ils ont été interceptés à un poste de contrôle alors qu’ils faisaient route vers Alep. Le 14 juillet, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, indique que les deux hommes sont en vie. Le gouvernement "fait tout pour savoir d’abord où ils sont, pour connaître exactement les intentions de leurs ravisseurs", déclare le président Hollande.
Le 9 octobre, l’enlèvement de Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et de Pierre Torrès, photographe de 29 ans, est annoncé par leurs familles respectives et le ministère des affaires étrangères français, qui avaient gardé jusqu’à présent secret leur rapt, survenu le 22 juin à Raqqa. Cet enlèvement n’a pas encore été revendiqué. "Nous savons seulement que Nicolas et Pierre sont en vie", déclarent les familles et les proches des deux journalistes dans un communiqué, ajoutant qu’une "preuve de vie" leur a été communiquée par les autorités françaises en août.
◾AU NIGER
Le 16 septembre 2010, quatre Français – Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret – sont enlevés à Arlit, site d’extraction d’uranium. Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) revendique le rapt. Tous travaillaient pour le groupe nucléaire public Areva et son sous-traitant Satom. Trois autres otages enlevés au même moment – Françoise Larribe, l’épouse de Daniel, ainsi qu’un Togolais et un Malgache – sont libérés en février 2011.
Le 21 juin 2013, le père et le frère de Pierre Legrand annoncent avoir porté plainte pour enlèvement et séquestration ainsi que pour mise en danger de la vie d’autrui. Le 25 juillet, François Hollande assure avoir des preuves de vie des quatre otages.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, treize proches des 4 otages marchent symboliquement en région parisienne pour marquer le troisième anniversaire de l’enlèvement. Le 16 septembre, une agence d’information mauritanienne a affirmé détenir une vidéo de sept Occidentaux enlevés par AQMI, dont les quatre Français. Datée du 27 juin 2013, elle montre des otages "en bonne santé", selon l’agence ANI.
◾AU MALI
Le 24 novembre 2011, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, en voyage d’affaires, sont enlevés dans leur hôtel à Hombori. AQMI revendique l’enlèvement le 9 décembre. Le 19 mars 2013, AQMI affirme que Philippe Verdon, âgé de 53 ans, a été exécuté. Ce décès est confirmé par le président Hollande le 15 juillet, une semaine après la découverte de son corps au Mali. L’autopsie révèle qu’il a été assassiné d’une balle dans la tête.
Le 20 novembre 2012, un Français de 61 ans, Gilberto Rodriguez Leal, est enlevé par des hommes armés près de Kayes alors qu’il circule dans un camping-car venant de Mauritanie. Le 22, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) revendique l’enlèvement. En janvier 2013, le Mujao dit être prêt à négocier la libération de son otage. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault refuse "les logiques de chantage".
◾AU NIGERIA
Le 19 décembre 2012, Francis Collomp, 63 ans, est enlevé par une trentaine d’hommes armés dans l’Etat de Katsina. Deux gardes du corps et un voisin sont tués lors du rapt. Ansaru, un groupe islamiste probablement lié au groupe nigérian Boko Haram, revendique l’enlèvement, invoquant notamment le rôle de la France au Mali. Le 25 février, l’épouse de l’otage, Anne-Marie Collomp, visionne une vidéo dans laquelle son mari s’adresse au président Hollande. Le 12 mars, elle déclare que, selon le Quai d’Orsay, son mari "est toujours en vie".
Le Monde.fr avec AFP - 09 octobre 2013
