Attentat du Drakkar : 30 ans après, les rescapés témoignent

A l’époque, le Liban est en pleine guerre civile et les Nations unies ont mis en place une force de maintien de la paix, la Force Multinationale de sécurité à Beyrouth. Elle comprend des soldats britanniques, italiens, américains et surtout français, puisqu’ils sont 2 000 dans le pays. Ils doivent aider l’armée libanaise à restaurer l’autorité de son gouvernement.

Les Français sont notamment installés dans un immeuble de 8 étages de la banlieue sud de Beyrouth, qui a été baptisé "le poste Drakkar", et le matin du 23 octobre, il y a d’abord une énorme explosion à l’aéroport qui tue 241 soldats américains. Quelques minutes après, une autre explosion touche cette fois le bâtiment des Français qui s’effondre complètement. 15 d’entre eux sortiront des décombres blessés mais vivants. Ils sont regroupés dans une association présidée par le major Omer Marie-Magdeleine, adjudant-chef à l’époque. Il avait 38 ans. Et après l’attentat, il a subi 22 opérations, pendant 4 ans. Aujourd’hui, Omer touche une pension d’invalidité à 100% de 1 500 euros par mois, il est retraité de l’armée depuis 99 mais dirige l’association des rescapés du Drakkar. Et il pense aux appelés du contingent qui se trouvaient eux aussi sur place à l’époque. Des jeunes gens qui faisaient leur service militaire d’un an et qui se sont retrouvés aux premières loges sans que l’armée ne s’occupe vraiment d’eux sur le plan psychologique.

Il faut dire que la notion de choc post-traumatique n’existait quasiment pas dans l’armée française en 1983. Et du coup ce qui reste le plus efficace d’après les rescapés, ce sont les liens qu’ils ont conservés.

Ils seront tous ou presque demain au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes de Pamiers, avec les ministres de la Défense et des Anciens combattants. Mais ils se retrouvent surtout tous les ans sur une des 58 tombes de leurs camarades tués ce 23 octobre 83 dans l’attentat du Drakkar.

France Info - 22 octobre 2013


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