Otages d’Arlit : ouverture d’une information judiciaire en France

Une information judiciaire a été ouverte au tribunal de Paris sur l’enlèvement au Niger des quatre otages français libérés mardi 29 octobre après trois ans de détention. Cette information judiciaire, confiée à des juges d’instruction du pôle antiterroriste, a été ouverte mardi pour enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste et mise en danger de la vie d’autrui, a précisé une source judiciaire.

L’ouverture de cette enquête n’est pas liée à la libération des otages, a précisé une source proche du dossier, mais fait suite à une plainte déposée en juin par des proches d’un des otages, Pierre Legrand. "Cette information judiciaire va permettre de comprendre les circonstances exactes de l’enlèvement des otages et d’examiner si leurs employeurs ont une part de responsabilité dans la mise en danger de la vie de nos compatriotes, s’est félicité leur avocat, Olivier Morice. Je m’étonne néanmoins de la concordance entre la libération des otages et l’ouverture de l’information judiciaire alors que la plainte a été déposée le 21 juin."

"DES MESURES DE SÉCURITÉ INSUFFISANTES"

Une enquête préliminaire avait déjà été ouverte par le parquet de Paris le 22 septembre 2010. Les quatre otages avaient été enlevés quatre jours plus tôt sur un site minier du géant nucléaire français Areva à Arlit, au Niger.

Dans leur plainte, le père et le frère de Pierre Legrand dénonçaient de possibles manquements à la sécurité d’Areva et d’une filiale de Vinci, l’employeur de l’otage. Ils pointaient notamment "des mesures de sécurité insuffisantes compte tenu du contexte ambiant dans le nord du Niger en septembre 2010, et ce depuis quelques années". La plainte citait en particulier une lettre du préfet d’Arlit, adressée au responsable de la Satom (filiale de Vinci), à Arlit, deux semaines avant les enlèvements, selon laquelle "la menace du groupe AQMI est à prendre au sérieux car un tel contexte est favorable à toutes les actions crapuleuses".

Selon la plainte, "la sécurité du personnel était, semble-t-il pour de pures questions budgétaires, assurée par des gardes d’une société de sécurité privée non armés, Areva ayant refusé le soutien de la milice nigérienne malgré la proposition des autorités deux mois avant la prise d’otage".

Le Monde.fr avec AFP - 30 octobre 2013


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