Naufrage du Costa Concordia : le commandant « a sauté » en plein naufrage

Le capitaine du Costa Concordia, dont le naufrage devant l’île toscane du Giglio a fait 32 morts en janvier 2012, « a sauté » dans un canot alors que le paquebot coulait, selon un témoin entendu ce lundi à son procès.

Les avocats du capitaine Francesco Schettino ont toujours prétendu que l’ex-commandant avait « glissé » dans un canot de sauvetage à partir d’un des ponts du bateau de croisière, alors incliné à 90 degrés. Mais le témoignage d’un élève-officier qui faisait partie de l’équipage le soir du drame raconte tout autre chose. « Nous avons trouvé un canot. J’ai sauté dedans, Schettino l’avait fait juste avant moi », a expliqué le jeune homme.

Dans la nuit du 13 janvier 2012, le Costa Concordia, qui naviguait trop près de la côte, avait heurté un écueil et s’était échoué sur des rochers à quelques dizaines de mètres de l’île du Giglio avec à son bord 4.229 personnes, dont 3.200 touristes. Francesco Schettino est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, pour abandon de navire et dégâts causés à l’environnement.

Le témoignage de Stefano Iannelli, repris par les médias italiens, semble corroborer la thèse de l’accusation, selon laquelle Schettino aurait préféré assurer sa propre sécurité, alors que des passagers se trouvaient encore à bord. Lors d’une conversation téléphonique devenue célèbre, un officier des garde-côtes avait ordonné « remontez à bord, putain » à Schettino afin que ce dernier gère les opérations de sauvetage, mais le commandant n’avait pas obtempéré.

Schettino risque 20 ans de prison

« Nous avons formé une chaîne humaine afin d’éviter de glisser », a poursuivi Iannelli, en racontant le chaos régnant alors sur le bateau, après le choc sur les récifs. Avec d’autres, le jeune officier a porté secours « à au moins cinq passagers blessés ». « Quand je n’en ai plus vu à proximité, j’ai rejoint Schettino », et avec quatre autre membres d’équipage, « on est parti à la recherche d’un canot », a-t-il raconté. « J’ai sauté sur le toit du canot, Schettino l’avait fait avant moi.

Dès que le canot s’est mis à avancer, le bateau s’est retourné et le pont sur lequel nous étions quelques instants auparavant s’est retrouvé sous l’eau », a-t-il raconté. Avant de préciser : « nous avons récupéré ensuite des passagers qui nageaient alors que nous rejoignions la terre ferme ».

Le procès de Francesco Schettino a commencé à la mi-juillet et doit durer encore plusieurs mois avec l’audition de centaines de témoins. Le commandant risque 20 ans de réclusion criminelle.

leparisien.fr - 11 novembre 2013


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