Catastrophe de Brétigny : la SNCF livre un nouveau rapport à la justice

La SNCF vient de transmettre à la justice un dossier synthétisant l’ensemble de ses analyses dans l’affaire du déraillement de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui a fait sept morts et 61 blessés le 12 juillet dernier. Cette nouvelle pièce versée au dossier et transmise au procureur de la République d’Evry, en charge de l’information judiciaire pour homicides et blessures involontaires, constitue une « contribution technique aux enquêtes », selon le journal Les Echos qui a pu consulter le document.

Ce rapport de 78 pages synthétise l’ensemble des analyses menées par l’entreprise depuis le 12 juillet sur les causes possibles de l’accident. Les éléments les plus nouveaux sont les hypothèses avancées pour comprendre comment l’éclisse, cette pièce métallique qui fixait l’aiguillage au rail, a pu pivoter à 180 degrés au passage du train, ce qui a provoqué le déraillement. Mais ce retournement de l’éclisse (un événement encore jamais vu, indique la SNCF) n’a été possible que parce qu’elle n’était plus tenue que par un seul boulon, qui a servi de pivot à la rotation, et non 4. Sur les 2 autres boulons présents quelques secondes encore avant le déraillement, l’un est tombé, l’autre a été cisaillé au passage du train. Quant au quatrième, il « était certainement manquant », confirme le rapport.

Aucune anomalie constatée lors de la dernière inspection

Ce dernier élément est de nature à mettre en cause les opérations de surveillance périodique de cet aiguillage. Ces dernières ont été « conformes aux référentiels », écrit le document. Autrement dit, les tournées d’inspection sur cet aiguillage ont eu lieu aux dates convenues. Sur l’ensemble du premier semestre 2013, 56% d’entre elles ont signalé une ou des anomalies (desserrage des attaches à 3 reprises, boulon manquant…) qui ont ensuite été corrigées. Mais la dernière avant l’accident, le 4 juillet, n’a rien signalé. « L’agent est passé comme prévu et n’a pas signalé d’anomalie concernant les boulons de cet aiguillage, résume Patrick Ropert, le directeur de la communication du groupe.

Malgré ces incertitudes, une mise en examen de la SNCF et de Réseau Ferré de France, le gestionnaire du réseau, semble inévitable, et la compagnie ferroviaire s’y prépare. Le 10 septembre, les premiers éléments de l’enquête judiciaire indiquaient qu’une quarantaine d’anomalies avaient été constatées sur l’aiguillage à l’origine du déraillement.

LeParisien.fr - 25 novembre 2013


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