13 janvier 2014 : hommage aux victimes du Costa Concordia

Le 13 janvier 2012, le Costa Concordia s’échouait près de l’ile de Giglio. Sur les 4 229 personnes à son bord (3 206 passagers et 1 023 membres d’équipage), trente-deux personnes perdent la vie.

Ci dessous nous reproduisons l’allocution d’Anne DECRE, président du collectif des naufragés français du Costa Concordia, prononcée le 13 janvier 2014 lors d’une messe en la mémoire de Mylène et Michaël, deux des six victimes françaises décédées.


Mylène et Michaël,

Voilà deux ans, deux ans que nous aurions pu nous rencontrer sur ce maudit bateau mais je ne vous ai jamais croisé et pourtant depuis deux ans, vous faites partis de ma vie, de notre vie. Vous êtes dans la vie de centaines et de milliers de personnes qui étaient avec vous ce vendredi 13 janvier 2012 et dans la vie de ceux et de celles qui depuis la première heure, nous soutiennent, nous aident. Je pense aux habitants de l’île de Giglio, à Giovani, Marco, Christelle, Emma et combien d’autres, je ne peux pas citer tout le monde.

Je prends la parole aujourd’hui, non pas parce que je vous connaissais, mais parce que vos parents souhaitaient qu’à travers moi, s’exprime tout ce que le Collectif ressent depuis 2 ans. Le chagrin que nous portons de ne pas avoir réussi à sauver tout le monde. La culpabilité quelque fois d’être rentré. La peine que nous ressentons face à autant de tristesse que la bêtise humaine peut engendrer. L’incompréhension souvent, de ce qui a bien pu arriver à chacun d’entre nous. La colère que nous partageons entre nous face à si peu de considération. Nous sommes là aujourd’hui en votre mémoire, pour se souvenir, pour ne pas oublier, jamais !

Nous, rescapés de cet enfer, nous vous portons dans nos cœurs avec les 30 autres victimes qui n’ont pas eu notre chance, celle de rentrer chez nous, auprès des nôtres.

Vous pouvez être fiers de vos parents, de vos amis qui entourent vos parents et des nouvelles amitiés que votre histoire, qui est aussi notre histoire, a fait naitre.

Vous vivez au travers de chacun d’entre nous. Vous nous aidez à relever la tête quand nous avons des coups de mou, parce que nous nous disons souvent « nous avons la chance d’être en vie », parce que nous, nous savons à quoi nous avons échappé. Vous n’êtes pas partis pour rien, ni vous deux, ni aucun de vos 30 compagnons d’infortune disparus ; vos vies en sauveront des centaines, je vous le promets, nous nous y sommes engagés.

Où que vous soyez, nous pensons à vous, nous avons besoin de vous.

Reposez en paix.


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