Haïti : bilan de la catastrophe

Voici les dernières données disponibles sur les dégâts humains et matériels, l’aide internationale et l’organisation logistique des secours après le séisme du 12 janvier en Haïti.

LePoint.fr / 19 01 2010

Morts et destructions :

Le bilan des morts est difficile à établir six jours après le séisme. 70.000 corps ont été enterrés, selon le gouvernement haïtien. Et il y aurait 250.000 blessés, selon la même source. Le chiffre de 150.000 à 200.000 morts est évoqué, mais le général Ken Keen, qui dirige la force spéciale américaine à Haïti, a précisé qu’il s’agissait d’une "hypothèse de travail". Les Nations unies estiment que trois millions de personnes ont été touchées par le tremblement de terre et que 300.000 sont sans abri. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que 200.000 familles, soit un million de personnes, ont besoin d’un abri d’urgence. Quelque 4.000 édifices ont été détruits à Port-au-Prince, selon une estimation de l’Union européenne (UE). Des villes aux alentours de la capitale ont été presque entièrement détruites, comme Léogâne, dont 80 à 90 % des bâtiments sont à terre.

Secours :

Quarante-trois équipes internationales sont engagées, totalisant 1.739 sauveteurs et 161 chiens. Au moins 71 survivants ont été retrouvés, dont 39 par les Américains qui ont mobilisé 540 personnes sur cette mission et qui poursuivront les recherches mardi.

Aide humanitaire :

L’ONU, qui a lancé vendredi un appel de fonds de 562 millions de dollars, avait reçu lundi matin 51 millions de dollars. L’UE a promis lundi une aide qui s’élève au total à environ 429 millions d’euros, pour l’aide humanitaire d’urgence et la reconstruction du pays à long terme. Plus de 22 millions de dollars de dons ont été collectés par SMS aux États-Unis.

Aide alimentaire :

105.000 rations d’aide alimentaire, permettant à une personne de se nourrir pendant une semaine, ont été distribuées, a annoncé lundi le Programme alimentaire mondial (PAM). Plus de 100 millions de repas seront nécessaires pour les 30 jours à venir, selon le PAM. L’Agence américaine d’aide au développement (USAID) dispose de 7,1 tonnes de nourriture déjà sur place à Haïti, selon le département d’État. Jusqu’ici, les États-Unis à eux seuls ont fourni 87 millions de dollars en aide humanitaire.

Hébergement d’urgence :

D’après le gouvernement haïtien, 280 centres d’urgence devaient être ouverts à partir de lundi pour distribuer des vivres et héberger en moyenne 500 sans-abri. L’Organisation internationale pour les migrations veut installer un camp pour accueillir 100.000 sans-abri. L’armée américaine a distribué 117 tentes.

Soins médicaux :

Depuis le porte-avions américain Carl Vinson, 30 palettes de produits de premiers secours ont été livrées sur des points de distribution. Quatre équipes de médecine d’urgence de 35 personnes chacune sont sur place, une cinquième est attendue.

Adoptions :

Un avion affrété par les Pays-Bas et deux associations d’adoption sont partis lundi pour Haïti afin de rapatrier une centaine d’enfants haïtiens en cours d’adoption par des familles néerlandaises. La France va accélérer le transfert des enfants haïtiens en voie d’adoption par des familles françaises.

Logistique :

Les Nations unies envisagent l’envoi de 3.500 casques bleus afin de renforcer la Mission de l’ONU en Haïti (Minustah), qui dispose déjà de 11.000 hommes. Le manque de carburant est "de plus en plus critique" à Haïti et menace de provoquer une interruption des télécommunications mobiles, a averti l’ONU lundi. L’aéroport a subi des dégâts, mais il fonctionne, sous contrôle des États-Unis, avec une capacité de 100 avions par jour. Avec 19 hélicoptères à bord, et plusieurs autres navires militaires amarrés à proximité, le porte-avions Vinson mouille au large de Port-au-Prince. Cette flotte sert de base logistique. 11.274 soldats américains sont sur zone, tandis que les pays européens envisagent l’envoi d’une force de quelque 140 ou 150 gendarmes pour aider au maintien de l’ordre à Haïti et à une meilleure distribution des vivres. Le PAM a mis en place un service de navette de Port-au-Prince à Saint-Domingue avec des transports de passagers trois fois par jour.


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes