La famille de l’otage tué au Mali regrette qu’on l’ait « oublié »

La famille de Gilberto Rodrigues Leal, l’otage français dont le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé la mort mardi 22 avril, a exprimé sa colère contre les autorités françaises et les médias, qui ont, selon elle, oublié « les deux otages du Mali ».
François Hollande a déclaré que « la France fera[it] tout pour connaître la vérité sur ce qui est arrivé à Gilberto Rodrigues Leal et [qu’]elle ne laissera[it] pas ce forfait impuni ». Mais pour la famille, le manque de médiatisation autour du rapt est dur à pardonner.

« JAMAIS NOUS N’AVONS LÂCHÉ UN OTAGE »

« Pendant huit mois on a parlé que des journalistes en Syrie, on a oublié qu’il y avait deux otages au Mali », a indiqué David Rodrigues Leal, le frère de Gilberto, ajoutant « on est un peu en colère ». « J’ai l’impression que si mon frère avait eu plus de “valeur”, si il n’avait pas été un simple retraité, peut-être ça ce serait passé autrement », a-t-il ajouté.

« Jamais nous n’avons lâché aucun otage », a répondu mercredi Stéphane Le Foll, lors de son compte-rendu du conseil des ministres devant la presse, insistant : « Jamais ! » « Mais on ne réussit pas à chaque fois », a-t-il déploré, assurant que le gouvernement se montrait « discret » mais « déterminé » dans ces affaires.

Stéphane Le Foll dit cependant « comprendre la douleur de la famille, des proches, des amis » et « le fait qu’ils puissent avoir des reproches à faire ».

UN SILENCE « ASSOURDISSANT »

A plusieurs reprises, les proches du retraité capturé en novembre 2012, inquiets de n’avoir plus aucune preuve de vie, avaient lancé des appels aux principaux responsables du groupe islamiste, notamment par le biais du site mauritanien Sahara médias et de l’agence de presse mauritanienne ANI.

En décembre, sa sœur, Irène Rodrigues, avait exprimé ses craintes, évoquant un « silence assourdissant », affirmant ainsi n’avoir « plus aucune nouvelle » depuis le 26 janvier 2013, date à laquelle le Mujao avait annoncé à l’AFP être prêt à négocier la libération de Gilberto Rodrigues Leal. « Nous, ce que nous souhaitons, c’est que Gilberto ne tombe pas dans l’oubli », avait alors déclaré Mme Rodrigues.

Il reste un Français otage au Mali, Serge Lazarevic, 50 ans, enlevé le 24 novembre 2011 en compagnie de Philippe Verdon, qui lui a été retrouvé mort d’une balle dans la tête en juillet 2013. Son enlèvement a été revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), et la famille de ce Franco-Serbe n’a plus de nouvelles depuis une vidéo le montrant quelques mois après le rapt.

Le Monde - Le 23 Avril 2014


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