La sœur de Merah s’est volatilisée

Depuis une semaine, les autorités sont à la recherche de Souad Merah. Les services de la préfecture de Toulouse ont perdu la trace de la sœur du « tueur au scooter » et de son compagnon, a révélé mercredi RTL. Le couple est soupçonné d’être parti rallier les rebelles en Syrie. Le mois dernier, le compagnon de la jeune femme de 36 ans, un salafiste connu des services de police, a quitté avec sa première épouse et ses enfants la France pour la Turquie, qui est un point de passage vers la Syrie, a confié à France Info une source policière.

Souad l’a-t-elle rejoint en Turquie ? Sont-ils déjà entrés en Syrie ? Les proches de la mère de quatre enfants n’ont plus de nouvelles d’elle, indique Europe 1. L’une de ses meilleures amies, qui l’a vue il y a quinze jours pour lui rendre un appareil photo, n’arrive plus à la joindre. Tous les appels sont redirigés vers le répondeur. Même la mère de Souad ne sait pas où est sa fille et a contacté cette amie proche dans l’espoir vain d’obtenir des informations. Autre détail qui plaide pour un départ, un des enfants de Souad ne s’est plus présenté à l’école. L’entourage de la jeune femme est inquiet : le dernier-né de la jeune femme était encore allaité le mois dernier.
Fichée bien avant 2012

Adepte d’un islam rigoureux, entièrement voilée de noir en public, Souad est sous contrôle judiciaire depuis la dérive meurtrière de Mohamed Merah en mars 2012, et elle n’a pas le droit de quitter l’Hexagone rappelle France Info. Souad avait été au cœur de la controverse quand elle s’était dite « fière » de son frère Mohamed lors d’un entretien avec un de ses autres frères alors qu’elle était filmée à son insu par une chaîne de télévision. Elle y disait « penser du bien de Ben Laden » et détester les juifs. Elle y défendait les salafistes. Ses propos avaient fait l’objet d’une enquête pour apologie du terrorisme. Elle avait ensuite condamné les meurtres. L’affaire avait finalement été classée sans suite en janvier 2013 car ses propos ne pouvaient être considérés comme publics puisqu’elle ignorait être filmée.

L’ancien chef de la DCRI Bernard Squarcini avait indiqué que Souad et son frère Abdelkader Merah, toujours écroué dans le cadre de l’enquête sur Mohamed, étaient perçus comme plus dangereux que Mohamed par les services de renseignement qui les avait fichés bien avant les crimes de mars 2012. Souad avait été placée en garde à vue en avril 2014 dans l’enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah. Elle avait été relâchée sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle.

Reuters, 22.05.2014, Le Figaro


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