L’affaire du « Bugaled-Breizh » se conclut par un non-lieu

Le mystère du Bugaled-Breizh ne sera peut-être jamais éclairci. Dix ans après le naufrage du chalutier breton au large des côtes britanniques, les juges d’instruction nantais ont conclu leur enquête pour « homicides involontaires » par un non-lieu mardi 27 mai, selon l’avocat du fils d’un des cinq marins noyés.

La décision est conforme aux réquisitions formulées en mars. Les juges de Nantes avaient d’ailleurs mis un terme à leur enquête en juillet 2013. Me Dominique Tricaud a indiqué qu’il ferait appel mardi ou mercredi de cette décision devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes.

« UNE INSULTE AUX VICTIMES », ESTIME L’AVOCAT

Les magistrats ont estimé qu’ils n’avaient aucun élément pour connaître l’origine de l’accident du 15 janvier 2004. Les familles de victimes sont convaincues que le Bugaled-Breizh, qui a fait naufrage par temps plutôt calme, a été coulé par un sous-marin lors d’un exercice militaire international au large de la Cornouaille britannique.

« Alors qu’il était acquis il y a encore six ans qu’un sous-marin était impliqué, mais sans que l’on sache duquel il s’agissait, affirmer aujourd’hui que l’accident pourrait être dû à une erreur de pêche est une insulte aux victimes », a réagi Dominique Tricaud. Si les parties civiles n’obtenaient pas gain de cause en appel, la procédure pourrait être relancée en Grande-Bretagne, où toute enquête était gelée du fait de l’instruction française.

DES TRACES DE TITANE « PAS SIGNIFICATIVES »

En janvier 2013, le parquet de Nantes avait fait savoir que les traces de titane retrouvées sur les câbles du Bugaled-Breizh n’étaient « pas significatives de l’implication d’un sous-marin » : « En dehors de deux sous-marins russes conçus dans les années 60, le revêtement extérieur des sous-marins est exempt de toute forme de titane, lequel n’entre qu’en très faible proportion dans les sous-couches de peinture. »

Un expert avait également écarté en 2012 l’implication d’un sous-marin britannique, le Turbulent, alors que les familles de victimes réclamaient la mise en examen de son commandant pour « homicide involontaire » sur la foi d’indices « graves et concordants ».

Reuters, 27.05.2014, LeMonde


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