Un Français arrêté pour la tuerie du Musée juif de Bruxelles

Une semaine après l’attaque contre le Musée juif de Belgique qui a fait quatre morts à Bruxelles le samedi 24 mai, un Français de 29 ans a été arrêté, vendredi 30 mai, à Marseille.

En marge d’un déplacement à Trévières, dans le Calvados, François Hollande a affirmé dimanche que le suspect de la tuerie de Bruxelles avait été arrêté « dès qu’il a mis le premier pied en France », soulignant l’efficacité des forces de police.
« Nous avons la volonté (...) de suivre ces djihadistes, et d’éviter que, de retour d’un combat qui n’est pas le leur, qui n’est pas le nôtre, ils puissent nous nuire.(...) Nous les combattrons, nous les combattrons, nous les combattrons. »

Arrêté lors d’un « contrôle fortuit »

Originaire de Roubaix (Nord), l’homme a été arrêté à la gare routière Saint-Charles par les douaniers, alors qu’il se trouvait dans un autocar en provenance d’Amsterdam via Bruxelles. Selon nos informations, il aurait été arrêté lors d’un « contrôle fortuit », avec, dans ses bagages un fusil d’assaut Kalachnikov et un revolver avec des munitions. « Des armes du type de celles utilisées le 24 mai à Bruxelles », a précisé une source proche de l’enquête à l’AFP.

Parmi ses vêtements, le suspect disposait d’une casquette semblable à celle que portait le tireur d’après les images de vidéosurveillance diffusées par la police belge. Il avait aussi une caméra portative de type GoPro, rappelant les informations de la presse belge, qui avait évoqué une caméra fixée à la bandoulière d’un des sacs du tueur.

Avant l’arrestation de Marseille, le tueur était présenté par les enquêteurs belges comme un « homme déterminé », ayant agi « de sang-froid ». Décrit par la police comme « athlétique » et de corpulence moyenne, il serait âgé d’une trentaine d’années, selon un témoin, comme le suspect arrêté en France.

Soupçonné d’être allé en Syrie

Remis vendredi aux agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il a été placé en garde à vue, notamment pour « assassinat » et « tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste », a précisé une source judiciaire. Sa garde à vue, qui a commencé vendredi à la mi-journée, peut durer quatre-vingt-seize heures (c’est-à-dire jusqu’à mardi), voire cent quarante-quatre heures (jusqu’à jeudi), si les enquêteurs devaient invoquer une menace terroriste imminente.

L’homme est bien connu des services de sécurité français : il était fiché auprès de la DGSI depuis un séjour en Syrie qui, selon nos informations, aurait duré de début 2013 à mars 2014. L’homme, qui se déclare sans domicile, est également connu de la police pour son parcours de délinquant, avec des vols aggravés.

Il a notamment été condamné en 2009 à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lille pour le braquage d’une supérette de Tourcoing. Sous le coup d’autres condamnations avec sursis, il est resté en détention jusqu’en janvier 2013. Son départ presque immédiat pour la Syrie laisse penser qu’il se serait radicalisé en prison.

Le « profil djihadiste » du suspect, tel que décrit par deux sources proches du dossier, risque de relancer la polémique sur la surveillance des Français qui partent combattre en Syrie. Paris a présenté en avril un plan pour endiguer ce phénomène qui inquiète les services de renseignement, justement en raison des risques de passage à l’acte des djihadistes de retour en Europe.

« Priorité des priorités » en Belgique

La tuerie du Musée juif a fait quatre morts, un couple d’Israéliens, une bénévole française et un employé belge, abattus en plein après-midi. C’est un fait inédit dans l’histoire récente de la Belgique ; et le parquet fédéral du royaume l’a d’ailleurs qualifié d’« assassinat terroriste ».

Après le massacre, les autorités belges ont renforcé la sécurité des synagogues, écoles et centres culturels juifs, faisant de l’arrestation du tireur la « priorité des priorités ».

Elles ont aussi lancé un appel à la population pour le retrouver, en diffusant des extraits de vidéosurveillance montrant un homme s’approcher du musée situé dans le centre historique de Bruxelles, y entrer et tirer à plusieurs reprises avec une Kalachnikov sortie d’un sac noir, le tout en moins de deux minutes.

Reuters, 1.06.2014, Le Monde


|

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes