Accident de Brétigny : des indemnisations proposées à 145 victimes

Le volet indemnisation de l’accident ferroviaire de Brétigny, dans l’Essonne avance vite et même très vite. Un an après le déraillement du train Paris-Limoges qui a fait 7 morts, 32 blessés et plusieurs dizaines de personnes traumatisées, la plupart des victimes ont reçu une proposition d’indemnisation de la SNCF.

Selon la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac) à laquelle a adhéré l’association des victimes de Brétigny, 145 des 177 personnes qui ont déposé un dossier d’indemnisation ont reçu une proposition de la compagnie ferroviaire. Ce bilan fait suite à la réunion qui s’est tenue ce mardi, à la Défense (Hauts-de-Seine), entre les différents acteurs du dossier et notamment Philippe Cebe le coordonnateur national du dispositif d’aide aux victimes, l’assureur Axa, le cabinet Diot courtier en assurance, la SNCF ou encore un représentant du ministère de la Justice et bien sûr l’association de victimes.

« C’est la première fois dans une affaire d’accident de transport que je vois autant de dossiers d’indemnisations réglés en si peu de temps, se réjouit Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la Fenvac. Le processus n’est pas parfait mais il apporte plus de garanties aux victimes que si elles avaient été seules ». En effet, ces indemnisations ont été proposées dans le cadre d’un convention signée quelques semaines après le drame. Un texte relativement avantageux pour les victimes par rapport à ce qui se fait habituellement dans ce type d’affaire.

Plusieurs centaines de milliers d’euros

Le texte reconnaît notamment le caractère exceptionnel de l’accident de Brétigny qui permet aux victimes de pouvoir prétendre à des indemnisations supérieures à celles qui sont accordées traditionnellement. Surtout, il garantit que, quelle que soit leur décision d’accepter ou pas la transaction financière, les victimes pourront participer au procès pénal.

Si le montant total des indemnisations n’a pas été communiqué, il s’élève au moins à plusieurs centaines de milliers d’euros. Pour autant, les sommes proposées ont parfois été vécu comme une « provocation » par certaines victimes et familles.

Mardi, dans les colonnes du « Parisien »-« Aujourd’hui en France », Louis*, 27 ans, s’indignait contre les 9400 € qu’on lui avait proposés. « Pour les victimes il ne faut pas apprécier ces sommes de manière abstraite mais il faut les comparer à celles qu’accorderait un tribunal, estime une source proche du dossier. Même s’il est vrai qu’il est toujours compliqué d’estimer le préjudice psychologiques ».

Au total, 84 victimes ont reçu une proposition d’indemnisation définitive et 32 l’ont acceptée. « Pour les autres, c’est du provisoire, précise Stéphane Gicquel. Leur préjudice n’est pas encore stabilisé. Il peut évoluer ».

Quoi qu’il en soit, les victimes qui n’ont pas encore déposé de dossier d’indemnisation peuvent encore le faire. La prochaine réunion sur le sujet est programmée en septembre.

Vincent Vérier - leparisien.fr - 8 juillet 2014

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