Crash du vol d’Air Algérie : une chute de 10 000 mètres en trois minutes

Quelques heures après le crash du vol Air Algérie AH 5017, tombé au Mali jeudi 24 juillet avec à son bord 118 personnes, dont 54 Français, les difficultés météorologiques, et notamment la présence d’un orage sur la route de l’avion, étaient avancées comme une possible cause de l’accident. Une semaine après le drame, les images radars enregistrées par le contrôle aérien burkinabè viennent créditer cette hypothèse.

« Après avoir commencé à contourner le phénomène orageux, l’avion tente de revenir sur son itinéraire initial, et c’est alors qu’il se retrouve en plein dans l’orage », explique ainsi le chef d’état-major général de l’armée de l’air burkinabè, interrogé mardi 29 juillet sur RFI :

« Le pilote a peut-être pensé qu’il l’avait complètement évité et a voulu revenir sur la droite afin de reprendre son itinéraire initial. Et c’est en faisant cette manœuvre, à ce niveau, que l’accident est arrivé. »

10 000 MÈTRES EN 3 MINUTES

Selon le responsable burkinabè, « le dernier contact a eu lieu à 1 h 47. Le témoin nous a donné une heure approximative de 1 h 50, c’est-à-dire qu’il a chuté de 10 000 mètres d’altitude à zéro, en trois minutes à peu près, ce qui est vraiment très vertigineux, compte tenu de la masse de l’appareil. »

Le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, avait déjà évoqué la présence de cet orage dans le ciel malien. « Ce que nous savons d’une façon certaine, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l’équipage de l’avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact soit perdu », avait-il fait savoir lundi.

Mardi, deux juges d’instruction français ont été désignés pour enquêter sur les causes du drame, tandis que le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement ».

« AUCUN CORPS INTÈGRE » RETROUVÉ

Sur les lieus du crash, dans la zone de Gossi, à environ 150 kilomètres de Gao (nord-est du Mali), les experts français poursuivent leurs fouilles. « Aucun corps intègre » n’a été retrouvé, selon le colonel Patrick Touron, directeur adjoint de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie française, chargé de l’identification.

En raison de l’impossibilité d’identifier les victimes « par des mesures classiques de médecine légale, de dentiste légale, ni même d’empreintes digitales », les enquêteurs devront « procéder à l’analyse ADN », a-t-il indiqué. Des échantillons d’ADN ont d’ores et déjà été récupérés sur des proches de victimes et transportés sur place afin de les comparer aux prélèvements qui y ont été effectués.

lemonde.fr - le 31 juillet 2014

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