Mali : les familles espèrent se rendre sur les lieux du crash

« Ce’ n’est qu’en étant là-bas, sur le lieu du crash, que je pourrais faire mon deuil. » Près d’un mois après le crash du vol AH 5017 reliant Ouagadougou à Alger, avec ses 118 passagers à son bord, une vingtaine de familles de victimes se sont réunies hier à Paris pour constituer leur association sous l’égide de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).
Son objectif : rassembler le maximum de proches des victimes de la catastrophe pour échanger, se soutenir, mais aussi et surtout « pour pouvoir faire pression sur l’Etat français », explique Léa Joly, qui a perdu ses parents, André et Jutta, dans cette tragédie. « Il faut que François Hollande respecte les promesses faites aux familles. Notamment la possibilité, pour ceux qui le souhaitent, de se rendre sur le lieu du crash », ajoute la vice-présidente désignée hier.

Une préoccupation partagée par nombre de proches qui ont encore du mal à réaliser ce qui est arrivé. « Nous avons vu des images, mais moi, personnellement, j’ai besoin de me rendre compte concrètement, sur place, presque de toucher », confie Sandrine Tricot, dont le mari Frédéric, tête de liste aux dernières élections municipales de Vendôme (Loir-et-Cher), a péri dans l’accident du 24 juillet. « Au départ, ils nous ont dit que nous pourrions aller sur le lieu du crash, mais maintenant la zone n’est plus sécurisée. Cela reste très vague pour le moment, mais nous n’allons rien lâcher », affirme la présidente de l’association des familles endeuillées baptisée AH 5017 Ensemble.

Rapatrier les corps

Une association qui ne se contente pas de rassembler les proches des Français tués (54 au total), mais se propose de soutenir ceux de l’ensemble des passagers, quelle que soit leur nationalité. « C’est très important pour moi, cela doit être multinational. Il faut que tout le monde puisse bénéficier des mêmes droits », appuie un père endeuillé qui s’est expatrié au Burkina Faso et bénéficie de la double nationalité. Lui et d’autres proches de victimes espèrent toujours pouvoir rapatrier les corps des passagers retrouvés au nord du Mali, « ça nous permettrait de pouvoir enterrer quelque chose ».

Vincent Kranen - leparisien.fr - le 20.08.2014

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