Catastrophe ferroviaire de Brétigny : où en est-on de l’enquête ?

Les juges d’instruction d’Evry chargés d’enquêter sur la catastrophe ferroviaire en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne) doivent entendre Réseau ferré de France (RFF) ce mardi et la SNCF, le jeudi 18 septembre.

Ces auditions interviennent deux mois après les conclusions "sévères" des experts judiciaires à l’encontre de la compagnie des chemins de fer, qui mettent en cause un "déficit de maintenance" dans le cadre de l’un des accidents de train les plus meurtriers survenus en France ces 25 dernières années.

7 morts et 32 blessés

Vendredi 12 juillet 2013. A17h11 précisément, le train Intercités numéro 3657 reliant Paris à Limoges, déraille alors qu’il roule à 137 km/h en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne). Sur cette portion de voie ferrée, la vitesse étant limitée à 150km/h, le train roulait donc en dessous de la vitesse autorisée. L’accident, spectaculaire, fait 7 morts et des 32 blessés. Quatre voitures sont déchiquetées, une couchée et trois autres en travers de la voie. Les secours sont vite mobilisés pour secourir les victimes et sortir celles qui sont encore coincées dans les décombres. Au total, 500 secouristes et 300 agents de la SNCF sont envoyés sur les lieux. Un numéro vert et des cellules de soutien psychologique sont mises en place. Le trafic ferroviaire est dans un premier temps totalement interrompu au départ et à l’arrivée de la gare d’Austerlitz, ainsi que sur la ligne du RER C au sud de Savigny. Durant le week-end qui suit, une grue télescopique de 700 tonnes est acheminée de Belgique sur le parvis de la gare de Brétigny pour procéder au levage du train qui a déraillé. Les travaux d’enlèvement du train sont achevés le 15 juillet dans la soirée. Le déblaiement et la réfection des voies se terminent une quinzaine de jours plus tard. Une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires est ouverte par le parquet d’Evry peu après.

Une modernisation indispensable du réseau ferroviaire

Dès le jour de la catastrophe, l’hypothèse d’une pièce défaillante de l’aiguillage, une éclisse, est évoquée par la SNCF et la sécurité du réseau ferroviaire que l’on sait vieillissant, est pointée du doigt au plus haut sommet de l’Etat. Le secrétaire d’Etat aux transports en personne, Frédéric Cuvillier, note l’obsolescence des infrastructures françaises, liée selon lui à la priorité donnée durant trente ans au développement du réseau TGV.

La piste du boulon manquant

Le lundi 13 septembre 2013, un rapport d’enquête du bureau d’enquêtes interne à la SNCF sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), transmis à la justice et rendu public, révèle que l’un des quatre boulons retenant l’éclisse mise en cause dans le déraillement du train, manquait avant la catastrophe. Selon le document de 16 pages diffusé par la SNCF elle-même à la presse, il apparait "très probable" aux enquêteurs internes au groupe que l’absence d’un des quatre boulons maintenant l’éclisse, dont le retournement a provoqué la catastrophe, soit "sensiblement antérieure au déraillement".

sudouest.fr - Cathy Lafon avec AFP - le 16.09.2014


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