Cazeneuve : « La France n’a pas peur » face à la menace djihadiste

Alors que l’État Islamique a ciblé les « méchants et sales français », Bernard Cazeneuve s’est exprimé solennellement place Beauvau pour répéter à plusieurs reprises que « La France n’a pas peur ». « Leurs menaces n’entameront en rien notre détermination à mettre fin à leurs exactions, à secourir les populations persécutées et à éliminer le risque que représente Daech - Etat Islamique- pour notre sécurité, a insisté le ministre de l’Intérieur. Ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve menacée par des groupes terroristes, qui s’attaquent aux valeurs de tolérance, d’humanisme, de respect des droits de l’homme, de la démocratie (…). Elle a toujours surmonté ces menaces. » « Même si le risque zéro n’existe pas, nous prenons 100 % de précautions », a considéré l’hôte de Beauvau dont la nouvelle loi anti-djihad vient d’être largement adoptée par l’Assemblée Nationale.

Dès vendredi, alors que la France déclenchait ses premières frappes aériennes contre des positions djihadistes en Irak, Bernard Cazeneuve a envoyé un télégramme à l’ensemble des préfets pour leur demander « d’élever le niveau de vigilance des forces de sécurité intérieure, notamment vis à vis des édifices sensibles » parmi lesquels figurent les « bâtiments confessionnels, représentations diplomatiques et consulaires » mais aussi les « lieux symboliques ou à forte fréquentation ». Le ministre de l’Intérieur a en outre demandé une attention accrue à l’occasion de « rassemblements pouvant constituer des cibles potentielles », citant notamment les « offices religieux, spectacles » ou encore « rencontres sportives… ».
« Vous prendrez toutes les mesures utiles adaptées à la réalité de la menace et au contexte propre à votre département », précise le ministre.
La France particulièrement exposée

Dans ce message par ailleurs envoyé aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, ainsi qu’au patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Bernard Cazeneuve demande aussi de « renforcer les capacités locales d’information en orientant le renseignement sur ces problématiques. »
« Les tensions actuelles en Irak ont des prolongement sur le territoire européen », rappelle l’hôte de la place Beauvau avant de rajouter « comme ses partenaires, la France est concernée du fait des recrutements opérés par les filières djihadistes auprès de jeunes gens radicalisés (…), elle est sans doute plus particulièrement exposée compte tenu de cet engagement. »

Lundi, Abou Mohammed al-Adnani, le porte-parole de l’État islamique a lancé un appel à ses partisans à tuer des citoyens, notamment Américains et Français, des pays formant la coalition internationale mise en place pour combattre le groupe jihadiste en Irak et en Syrie.

Dans un message publié en plusieurs langues, l’EI écrit « si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen - en particulier les méchants et sales Français - ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière ».

« Ce n’est pas la première fois que la France fait l’objet d’un fatwa », précise au Figaro une source ministérielle qui rappelle que des messages analogues avaient déjà été formulés au lendemain de l’engagement français en Libye, au Mali ou encore en République Centrafricaine. Pour l’heure, aucune menace « précise et imminente » n’a toutefois été identifiée.

« La France n’a pas peur parce qu’elle est préparée à répondre à leurs menaces », a martelé lundi Bernard Cazeneuve qui a rappelé que « Le dispositif Vigipirate, dans ses dispositions actuelles, est aujourd’hui opérationnel et efficace ». Rappelant « les services sont pleinement mobilisées afin de prévenir les risques », le ministre de l’Intérieur a révélé que, « depuis le 1er janvier, les policiers spécialisés ont procédé à plus de 110 interpellations », débouchant sur la mise en examen de 74 individus par les magistrats du pôle anti-terroriste du TGI de Paris

Lefigaro.fr - Par Christophe CORNEVIN - le 22.09.2014

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