Xynthia. "Les habitants de cette cuvette n’ont jamais été considérés"

" La compassion fustigée par certains est nécessaire", pense l’avocat des victimes d’accidents collectifs. " Les victimes ont eu une place qu’on leur avait souvent niée."

« Les habitants de cette cuvette n’ont jamais été considérés », a lancé ce matin maître Etienne Rosenthal au procès de la catastrophe Xynthia, aux Sables-d’Olonne. L’avocat de la Fenvac est le dernier représentant des parties civiles à plaider. La Fenvac, créée après un accident de train gare de Lyon, au début des années 1990, représente les victimes d’accidents collectifs.

Marquées à jamais par l’effroi

« Devant ce tribunal, avec beaucoup de cœur, quelque fois en pleur, les victimes se sont succédé. Pour leur famille, leurs amis, leurs voisins. Toujours sans haine. Elles vous ont parlé de leur vie à La Faute, de cette nuit d’horreur où elles ont perdu un enfant, un père, une mère. Parfois presque toute la famille. »

« Ceux qui ne sont pas morts sont marqués à jamais par l’effroi. Deux experts ont décrit cet effroi qui survient avant la noyade. Qui nécessite de ne pas réfléchir pour s’en sortir. On n’a pas le temps. Il faut prendre une décision. Quelque fois elle est bonne. Quelque fois elle est mauvaise. »

« Je garde en mémoire cette jeune fille, sauvée par son père ; et cet homme sauvé par sa fille. Plusieurs apnées dans l’eau froide, sans lumière, sans possibilité de se repérer, des objets qui sont autant d’obstacles. »

La compassion nécessaire

"Lors de ce procès, a remercié l’avocat, les victimes ont eu une place que souvent on veut leur nier. De la part de la défense. Ou parfois même des médias, qui s’en sont pris, pour certains, à l’effort de compassion, pourtant nécessaire, effectué par ce tribunal."

« La compassion, fustigée par certains, est capitale dans ce procès, pour les habitants de cette cuvette. »

Traités avec mépris

« Longtemps, leur parole a été niée. Ils ont été traités avec un mépris dont on a pu se rendre compte au cours des débats. Avant la tempête, mais aussi après. »

" Les habitants de cette cuvette n’ont jamais été considérés, a poursuivi maître Etienne Rosenthal. Avant la tempête, comme habitant de La Faute ; et après, comme victimes potentielles."

ouest-france.fr - le 14.10.2014


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes