« Aujourd’hui, les victimes peuvent parler »

Trois questions à...

Yann Meheux-Driano, vice président de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

La Fenvac s’est portée partie civile dans le procès. À quel titre ?

Parce que nous y avons un rôle. La fédération est née en 1994. Après l’accident du RER en gare de Lyon. Avant cela il se créait simplement des associations au cas par cas. Je peux parler d’expérience. J’ai perdu ma femme et deux enfants dans le carambolage de Mirambaux (46 véhicules légers et 6 camions) qui s’est soldé par 15 morts et 46 blessés. Avec une association de défense, au début, on se croit très fort, mais très vite on se rend compte qu’on est rien. La fédération est une mémoire collective précieuse qui aide les associations à voir le jour. Ici nous travaillons main dans la main avec l’Avif.

La défense peut contester votre présence comme partie civile ?

Elle le fera peut-être. Nous y sommes habitués. Mais à 99,99 % nous obtenons gain de cause. Nous sommes maintenant reconnus par les pouvoirs publics et pas seulement. Au lendemain des procès, et nous en avons bon nombre à notre actif (tunnel du Mont-Blanc, passerelle du Queen Mary à Saint-Nazaire, Concorde etc...), des entreprises mises en cause viennent nous voir pour nous demander d’apporter nos éclairages. Nous intervenons à la SNCF, GDF Suez, EDF. Ceux qui nous imaginent en simple faire-valoir comprennent vite : notre expertise est large et nous sommes un vrai poil à gratter.

La fédération est née en 1994. Vingt ans après, on écoute mieux les victimes ?

Oui on a considérablement avancé de ce point de vue. Elles n’auraient pas eu droit à la parole voilà vingt ans. Au mieux, on aurait écouté une seule victime censée représenter les autres. Alors que cette expression est primordiale. On peut, dans un prétoire, dire des choses que l’on n’a jamais dites avant.

ouest-france.fr - Thierry BALLU - le 15.10.2014


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