Accident de Brétigny : la baisse des effectifs de surveillance pointée par un nouveau rapport

La recherche sur les causes de l’accident ferroviaire de Brétigny qui a fait sept morts le 13 juillet 2013 se poursuit. Alors que la justice enquête, un nouveau rapport sur le déraillement doit être présenté mercredi 12 novembre, révèle mardi France Info.

Selon la radio, ce texte rédigé par le cabinet d’experts Aptéis pour le compte des élus du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) de l’établissement ferroviaire du Sud-Ouest francilien dénonce la réduction des moyens matériels et humains à la SNCF, notamment la baisse massive du nombre d’agents chargés du contrôle de la voie.

Moitié moins d’agents

Selon ce document, « sur le secteur de Brétigny 1, autrement dit la zone dans laquelle s’est produit l’accident, il y avait, en dehors de l’encadrement, 16 agents chargés de la surveillance en l’an 2000 selon le rapport. Et ils n’étaient plus que 8 en 2012. Soit une diminution de moitié. »

De même, ajoute France Info, « sur un secteur un peu plus large maintenant, sur la zone Brétigny, Dourdan et Etampes : en 1985, on comptabilisait environ 150 agents de surveillance. En 2013, ils n’étaient plus que 44. Soit trois fois moins, toujours selon les tableaux contenus dans ce rapport ».

Enfin, assure ce document, dès 2011, l’appareil de voie qui a provoqué l’accident « avait été identifié comme devant être remplacé, mais son remplacement n’avait été programmé que pour 2016. Les auteurs du rapport s’étonnent d’un délai aussi important – cinq ans – surtout pour une zone très dense où circulent des trains à vive allure. »

« Production dans l’urgence »

Fin octobre, la lettre professionnelle Mobilettre avait déjà dévoilé des pans de ces rapports. Ce document « insiste sur les déficiences de l’organisation et du management de la maintenance ferroviaire ». Les experts listaient les problèmes : « Une programmation [des travaux] percutée par les aléas », « un recul des compétences sous-estimé », « les marges décisionnelles réduites du DPx [dirigeant de proximité] », « une organisation qui s’est déformée dans la production dans l’urgence ».

De fait, assure Mobilettre, les constats établis dressent le tableau d’une organisation déficiente, dont « la cohérence reste à construire et à stabiliser ».

La justice, qui a mis en examen la SNCF et Réseau ferré de France le 18 septembre, poursuit ses investigations.

lemonde.fr - Philippe Jacqué - le 11.11.2014


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