Explosion dans une usine à Gennevilliers : un mort et douze blessés.

Un agent de sécurité a été tué et 12 personnes, pompiers et policiers pour la plupart, ont été blessées dans une explosion précédée d’un incendie d’origine indéterminée, mercredi dans une usine du groupe Carbone-Lorraine à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
La personne décédée est le responsable de la sécurité de cette usine de transformation de carbone. Parmi les blessés figurent quatre policiers et quatre sapeurs-pompiers.

Le pronostic vital est engagé pour l’un des policiers, deux autres se trouvant dans un état grave et le troisième étant plus légèrement blessé, a précisé sur place le procureur adjoint de Nanterre, Marie-Christine Daubigney.

On dénombre également quatre autres blessés, parmi lesquels un agent EDF et un employé de l’entreprise.

Au total, "neuf personnes sont très sérieusement blessées", selon la préfecture de police (PP).

Le sinistre est survenu mercredi dans une usine du groupe Carbone-Lorraine. Il y a d’abord eu un incendie à 03H25, "d’origine indéterminée" selon la PP, suivi à 04H20 d’une explosion, alors que les secours et les forces de police étaient sur place.

Plus d’une centaine de sapeurs-pompiers de 16 centres de secours et 40 engins ont été mobilisés. Le feu a été circonscrit à 05H28. Les victimes ont été transportées, en hélicoptère, dans plusieurs hôpitaux de la région parisienne.

L’explosion a eu lieu dans un four à très haute température "qu’on ne peut pas éteindre avec de l’eau, ce qui a compliqué techniquement la gestion de cet incendie", a souligné sur place le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.

De son côté, le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, qui s’est également rendu sur les lieux, a jugé que les risques n’avaient pas été "suffisamment mesurés" durant l’intervention des secours.

"Seuls ceux qui étaient à proximité, parce qu’on n’a pas mesuré suffisamment le risque qu’il y avait dans les mesures à prendre pour éteindre l’incendie, ont été touchés", a-t-il déclaré.

"S’ils n’avaient pas été à proximité, nous n’aurions aucun incident à l’heure actuelle, ça veut dire qu’il faut tirer toutes les conséquences de l’enquête pour que cela ne puisse plus jamais se produire", a-t-il ajouté.

Pour éteindre l’incendie, les pompiers n’ont utilisé que du sable ou du ciment, a précisé le général Joël Prieur, commandant de la brigade des sapeurs pompiers de Paris.

"A partir d’une certaine température, le seul agent d’extinction que nous avons c’est le sable ou le ciment parce que l’eau pyrolyse immédiatement", a-t-il expliqué. "L’incendie a été éteint au sable mais il a pu y avoir de l’eau qui est passée dans le réacteur" du four, a ajouté le commandant Prieur.

L’"hypothèse d’une poche d’eau dans le four qui aurait "engendré l’explosion" a été avancée par le directeur de l’établissement, Jérôme Lavenac. "S’il y a présence d’eau dans l’installation, on peut avoir un phénomène de pyrolyse à cette température-là", a-t-il dit.

Pour transformer le carbone, il faut monter à une température d’environ 2.000 degrés.

Pour le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, l’incendie, est "vraisemblablement d’origine accidentelle". "L’enquête devra déterminer l’origine du sinistre et d’éventuels manquements à la sécurité, je dis bien d’éventuels manquements", a-t-il ajouté.

Le parquet de Nanterre a confié l’enquête à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

L’usine de Carbone-Lorraine, qui emploie environ 300 personnes, transforme le graphite de carbone pour fabriquer des systèmes de freinage des TGV ou d’atterrissage des Airbus.

AFP - 7 avril 2010


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