Bourreaux de Daech : le parquet confirme l’implication d’un Français

Des « indices circonstanciés confirment l’implication d’un Français dans la décapitation de prisonniers syriens montrée dans une vidéo du groupe Etat islamique diffusée dimanche », a annoncé lundi le parquet de Paris.

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait auparavant déclaré qu’il existait « une très forte probabilité qu’un ressortissant français ait pu participer directement » à ces crimes. Il « pourrait s’agir de Maxime Hauchard, né en 1992, originaire d’une localité du département de l’Eure et parti en Syrie en août 2013 après un séjour en Mauritanie en 2012 », a affirmé le ministre.

Cette conclusion s’appuie sur l’analyse de la vidéo, diffusée dimanche, dans laquelle le groupe EI revendique également l’assassinat de l’otage Peter Kassig. Bernard Cazeneuve a également appelé les jeunes Français à « ouvrir les yeux » sur la « barbarie » de l’EI. « Ces prêcheurs de haine doivent être regardés pour ce qu’ils sont : des criminels qui érigent en système la barbarie ».

Dès la réception de la vidéo, « une analyse avait été réalisée par les services de renseignement », a expliqué le ministre. Dès lors, il apparaît « une très forte probabilité qu’un ressortissant Français a pu participer à la commission de ces crimes abjects ».

Selon Bernard Cazeneuve « ce dossier était judiciarisée et confié à la Direction générale de la sécurité intérieure (ndlr. DGSI, service de contre-espionnage et contre-terrorisme), et ce dès avant la diffusion de la vidéo de ce week-end, et il appartient aux autorités judiciaires de tirer les conséquences des éléments dont disposent les services de police. »

Selon BFM TV, Maxime Hauchard est visé par un mandat de recherche depuis le mois d’août. Une enquête a été ouverte pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Dimanche, le groupe Etat islamique a diffusé la vidéo d’une nouvelle exécution d’otage, celle de l’Américain Peter Kassig, 26 ans, enlevé en Syrie en 2013. Dans cette même vidéo, dix-huit combattants jihadistes, le visage découvert, sont montrés en train d’égorger des soldats syriens, alignés à genoux. Parmi les bourreaux se trouve donc Maxime Hauchard, un Normand de 22 ans, que BFMTV avait interviewé via Skype en juillet dernier.

Vérifications en cours sur l’implication d’un deuxième Français

Par ailleurs, selon une source proche des services de renseignements, « des vérifications sont en cours » pour déterminer si un deuxième Français, originaire d’une grande ville de province, figure également parmi les bourreaux.

Les services spécialisés sont convaincus que des Français ont pris part à des atrocités commises par l’organisation de l’Etat islamique ou d’autres groupes jihadistes. C’est notamment le cas pour un homme actuellement détenu, qui a confessé avoir pris part à des exactions, après son retour en France, a indiqué une source proche du dossier.

LeParisien.fr avec l’AFP - le 17.11.2014

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