5 ans après, la FENVAC aux côtés des familles des victimes de l’incendie Paris-Opéra

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, un incendie d’origine accidentelle a fait 20 morts parmi les résidents d’un hôtel rue de Provence à Paris, l’hôtel Paris-Opéra.

A l’occasion du 5ème anniversaire de cette tragédie, les familles de victimes ont souhaité se réunir le samedi 17 avril avec pour mots d’ordre la grande attente de Justice, alors que la procédure semble bien longue aux familles, et la question de la sécurité du logement précaire. Etaient ainsi présentes des familles de victimes d’autres incendies.

L’association créée par les familles des victimes, AVIPO, présidée par Adama KONE, est membre de la FENVAC et c’est toute naturellement que Jacques Bresson, président d’honneur et fondateur de notre Fédération, était présent pour témoigner de notre soutien et toute notre amitié à ces familles. Partie civile à leurs côtés, la Fédération fait sienne leurs attentes concernant la Justice et la mise en évidence, et la sanction éventuelle, de toute la chaîne des responsabilités dans ce drame.


Intervention J. Bresson le 17 avril 2010 , lors de la commémoration

"Je me nomme Jacques Bresson. Je représente devant vous la FENVAC, Fédération Nationale des Victimes d’Accidents Collectifs et de catastrophes de toute nature, à laquelle vous le savez, adhère votre association. Cette fédération est née en 1994, il y a seize ans, créée par les familles des victimes de huit catastrophes parmi lesquelles déjà plusieurs incendies dramatiques : la mort des enfants de l’autocar de Beaune, l’incendie des thermes de Barbotan, et celui de la clinique de Bruz, près de Rennes.

Exclusivement constituée de victimes et familles de victimes, la .FENVAC a pour objectifs d’organiser l’entraide entre fédération, associations, et victimes ; et la solidarité, c’est-à-dire l’appel au soutien et à la prise en charge des victimes par les tiers et particulièrement par les pouvoirs publics.

Elle a également pour but d’obtenir la vérité sur les causes des accidents, et la justice pour les victimes, qui consiste à la fois à accompagner l’accusation pour obtenir la sanction des responsables (la démarche pénale est un élément essentiel de la prévention des accidents), mais aussi à obtenir réparation intégrale des préjudices subis par les victimes et leurs familles.

La FENVAC se fait aussi un devoir de perpétuer la mémoire des victimes et des accidents.

Enfin, parce que nous voulons que les nôtres ne soient pas morts pour rien, nous avons inscrit dans nos statuts et fait inscrire dans ceux de tous nos adhérents la prévention des accidents, sur laquelle je reviendrai.

Dès sa naissance, la FENVAC a obtenu que les associations de victimes comme le vôtre, créées au lendemain d’un accident collectif, puissent se constituer partis civiles. Ce n’était pas possible auparavant. La FENVAC elle-même en a conquis le droit en 2005, ce qui nous permet d’être à vos côtés aujourd’hui dans la procédure pénale en cours.

Parce que nous sommes tous parents de victimes, nous comprenons votre besoin de justice, et nous nous battons dans le même sens au long de cette instruction. Nous serons également près de vous à la veille du procès, car il faut se préparer à ce moment qui est essentiel mais douloureux, et lors du procès nos avocats conviendront certainement d’une défense concertée des victimes.

Enfin, je vous l’ai dit, la FENVAC a développé depuis sa naissance l’idée que les victimes ont le droit ; pour faire que toutes les leçons soient tirées du drame qu’elles ont vécu, de participer à tous les débats concernant la prévention des accidents, et même de provoquer ces débats. C’est ainsi que dans chaque domaine où des accidents graves se sont produits, accompagnés chaque fois de familles de victimes de ce type d’accident, nous obtenons des entretiens réguliers sur les questions de sécurité avec les entreprises dont l’activité peut entraîner des risques (comme Total, GDF, EDF, etc…), et même directement avec les pouvoirs publics (comme le ministère des Transports…) pour faire évoluer les lois ou les réglementations.

Je suis donc sûr que nous avons un long et fructueux chemin à faire ensemble.

Je dois vous dire que l’expérience qui est la mienne d’avoir à connaître depuis vingt ans des drames de toute sorte me conduit à dire qu’aucun n’est plus injuste et insupportable que ceux dont des enfants sont victimes, comme dans l’incendie de cet hôtel. Sachez que nous nous associons totalement à votre chagrin et à votre colère, et je vous assure de notre soutien et de notre affection."


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C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

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