Midi-Pyrénées : démantèlement d’une filière jihadiste présumée

Une filière d’acheminement de jihadistes présumés vers la Syrie a été démantelée lundi matin en France, une dizaine d’interpellations ayant eu lieu principalement dans la région de Toulouse (Haute-Garonne), dans le Tarn, ainsi qu’en région parisienne et en Normandie.

Le nombre exact et le profil des personnes interpellées n’était cependant pas connu lundi matin. Parmi elles, selon une source proche du dossier, figurent plusieurs jeunes nés à la fin des années 80 ou au début des années 90.

Entre 10 et 15 objectifs étaient visés par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) et les hommes du Raid, l’unité d’élite de la police. Les deux services étaient assistés d’importantes autres forces de police. Selon une source judiciaire, l’opération est menée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte début décembre 2013.

Une source policière a précisé que quatre interpellations avaient eu lieu à Toulouse et Graulhet (Tarn), une petite ville de 13.000 habitants à mi-distance entre Castres et Albi. D’autres sources proches de l’enquête ont fait état d’une interpellation en Gironde, dans le secteur de Langon (50 km au sud-est de Bordeaux), d’une autre dans l’agglomération du Havre (Seine-Maritime). Les Yvelines, en région parisienne, sont également mentionnées.

Discrets mais actifs

La police pense que des départs ont déjà été organisés et que plusieurs autres étaient en cours. On parle à cet égard, selon les premiers éléments de l’enquête, de la « filière du Tarn », qui se montrait très discrète, prudente et active, au point d’avoir des ramifications dans toute la France et de s’être déployée en conséquence.

« Il y a bien sûr le travail de nos services de renseignement, le travail de la police comme de la gendarmerie pour démanteler ces réseaux, ce travail se poursuit de manière inlassable », a commenté le Premier ministre, Manuel Valls, en déplacement à Dijon.

La famille de deux jihadistes présumés proteste

« On est contre le jihad, contre tous ceux qui prennent le Coran à l’envers », s’exclame de son côté la mère de deux des hommes arrêtés lundi matin dans le Tarn. Les policiers ont surgi vers 6 heures du matin, l’heure légale d’interpellation, où la famille habite « depuis 15 ans » dans la petite ville de Graulhet, près d’Albi. Un des jeunes hommes y a été interpellé, le second a été arrêté à Toulouse.

« Ils ont tiré sur la porte pour entrer. J’aurais pu leur ouvrir normalement », détaille le père de famille, qui affirme avoir été « couché par terre » et « frappé » pendant l’opération. « On n’est pas des islamistes, on est contre le jihad, aller en Syrie, tout ça ! Si les autres ont sali l’Islam, ce n’est pas nous », ajoute la mère des deux jeunes hommes.

La France a été confrontée en 2014 à une explosion du nombre d’apprentis-jihadistes partant pour la Syrie et l’Irak, avec en corollaire l’angoissante question de leur retour et d’une éventuelle action terroriste sur son sol. Le nombre de candidats au jihad syrien a bondi de plus de 80 % depuis début janvier, selon de récentes déclarations du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Ils seraient actuellement, selon les estimations officielles, près de 400 sur place, plus de 200 ont manifesté des velléités de départ et environ 120 sont déjà revenus, avec près de 200 en transit et une cinquantaine de morts.

Leparisien.fr - le 15.12.2014

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes