AF 447 : les recherches restent infructueuses

INFO LE FIGARO - La troisième campagne de localisation de l’épave touche à sa fin.
Plus que quelques petites journées d’espoir pour les enquêteurs et les familles de victimes. Selon nos informations, les équipes chargées de localiser l’épave du vol AF 447 dans l’Atlantique sud devraient achever vendredi de ratisser la région de 2 000 km2 supposée être la zone d’impact de l’avion dans l’océan le 1er juin dernier. Les enquêteurs pourraient toutefois poursuivre les recherches autour de ce périmètre, mais ils devront, de toute façon, en début de semaine prochaine, mettre le cap sur Recife, au Brésil, distant de trois jours de mer.

Les contraintes réglementaires imposent en effet une relève d’équipage au bout d’un mois de mer et les deux bateaux chargés des recherches sont partis depuis le 28 mars. D’autre part, les 10 millions d’euros mis sur la table par Air France et Airbus pour financer cette troisième campagne dans l’Atlantique sud ne permettent pas de rester plus longtemps au large. Les enquêteurs vont devoir rendre les bateaux, le Anne Candies, qui appartient aux Américains de la société Phoenix International, ainsi que le Seabed Worker, qui appartient à un armateur norvégien.

D’ici à la semaine prochaine, les enquêteurs vont donc explorer des zones plus éloignées des points d’impact potentiels de l’avion calculés à l’automne à partir d’études de dérives des corps et des débris de l’appareil repêchés en juin dernier. Après avoir ratissé en vain une zone de 17 500 km2 l’été dernier, le Bureau d’enquêtes de d’analyses (BEA) chargé de l’enquête de sécurité aérienne avait fait appel aux meilleurs experts du monde entier pour circonscrire une nouvelle zone, plus petite.

L’optimisme affiché fin mars sur les quais de Recife, peu avant le départ, est aujourd’hui bien loin. « Théoriquement, l’avion a moins de chance de se trouver dans les zones qui vont être élargies dans les prochains jours que dans celles qui l’ont déjà été, reconnaît un cadre d’Air France. Mais tout est possible : l’épave du Titanic a été localisée le dernier jour. »

Deux scénarios sont envisagés, si les équipes retournent bredouille à terre. Tout d’abord, le lancement d’une quatrième campagne de recherches. Mais il faudrait la financer. « Rien n’est exclu, mais je ne vois pas Air France et Airbus remettre au pot sans de sérieuses raisons de retourner dans l’Atlantique sud », explique un proche de l’enquête.

« Bataille entre Air France et Airbus »

Dans le cas contraire, les enquêteurs devront se contenter des faibles éléments en leur possession. Des messages de maintenance (Acars), envoyés à Roissy la nuit du drame, qui indiquent un bouchage des sondes Pitot et une perte d’informations anémométriques. Et des morceaux de l’épave repêchés en juin qui indiquent que l’avion est entré dans l’océan en ligne de vol (à plat) avec une forte vitesse. « Sans les boîtes noires, il y aura une bataille entre Air France et Airbus », pronostique un cadre de la compagnie. Les éléments que les enquêteurs ont en leur possession ne permettent en effet pas de monter un quelconque scénario ni de définir la part de responsabilité de l’appareil, de l’équipage et de la compagnie dans ce qui est l’un des accidents les plus mystérieux de ces dernières années.

F. AMADEO
LeFigaro.fr
22 avril 2010


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