Nice : le profil de Moussa Coulibaly repose les questions des moyens de l’anti-terrorisme

Moussa Coulibaly, l’agresseur de trois militaires postés devant un centre communautaire juif à Nice , mardi, était connu, et même surveillé, par la DGSI : est-ce rassurant ou inquiétant ?

Plutôt inquiétant, si l’on en croit les première déclarations de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur a expliqué mardi que la France était confrontée « à un phénomène nouveau, le terrorisme libre-accès », impliquant des moyens exceptionnels.

« Nous sommes face à un phénomène nouveau, le terrorisme en libre-accès. Cela implique la mobilisation de moyens exceptionnels », a-t-il commenté devant la presse. « 1.200 ressortissants Français sont allés en Irak et en Syrie, 580 y sont allés et en sont revenus, 200 veulent y aller. Et 185 sont quelque part en Europe sur le chemin pour y aller », a-t-il estimé.

« Ce personnage avait donné des signes de radicalisation, le renseignement territorial l’avait détecté, ses déplacements vers le Turquie avaient été suivis et nous avions demandé son retour en France. À son retour en France il a été auditionné par la DGSI mais il n’avait montré aucun signe de passage à l’acte. Cependant la surveillance de son environnement se poursuivait pour comprendre ce qu’il faisait à Nice, alors qu’il y était ici sans racines et sans contacts », a précisé le ministre de l’Intérieur.

La question des moyens est donc immédiatement posée, mais aussi de l’appréhension d’une forme nouvelle de terrorisme, qui laisse pour l’instant les services spécialisés relativement démunis : le passage inopiné de la délinquance, voire de la petite délinquance dans le cas de Moussa Couilibaly, à la radicalisation puis au passage à l’acte terroriste. Glissement progressif dans le cas d’ Amedy Coulibaly, le tueur de la porte de Vincennes et de Montrouge . Dérive peut-être plus brutale dans le cas de l’affaire de Moussa Coulibaly, à Nice ? L’enquête le dira.

Le gouvernement a réagi, depuis les attentats parisiens, en actionnant les leviers dont il dispose : augmenter d’un cran le plan Vigipirate. Mais aussi en tentant un travail en amont, avec la mise en place d’une contre-propagande anti-jihad . Le gouvernement a d’abord mis en ligne stop-djihadisme.gouv.fr, un site spécialisé destiné à lutter contre la propagande jihadiste sur Internet. C’est le Centre interarmées d’actions dans l’environnement (CIAE), créé en 2012 à Lyon, qui abriterait cette nouvelle arme.

La question des moyens globaux affectés à la lutte contre le terrorisme sur le territoire français reste néanmoins posée. On ne peut pas, avec les effectifs actuels, suivre 24H sur 24 les quelque 3.000 personnes soupçonnées de près ou de loin de présenter un danger, avait avoué Manuel Valls lors de son discours solennel après les attentats à Charlie Hebdo...

Source : lesechos.fr
Date : 04 février 2015


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