Le commandant du « Costa-Concordia » condamné à seize ans de prison

Le commandant du navire de croisière Costa-Concordia, Francesco Schettino a été condamné, mercredi 11 février à seize ans et un mois de prison, pour sa responsabilité dans le naufrage du paquebot qui avait causé la mort de 32 personnes au large de l’Italie en janvier 2012.

Francesco Schettino, 54 ans, a été reconnu coupable, notamment d’homicides et du naufrage du navire, par les juges du tribunal de Grosseto, en Toscane, où son procès s’est ouvert en juillet 2013. Le parquet avait requis vingt-six ans de prison à son encontre, tandis que ses avocats avaient plaidé l’acquittement, affirmant que ce naufrage avait été un accident susceptible d’arriver à n’importe quel marin. Le tribunal n’a par ailleurs toutefois pas ordonné l’incarcération immédiate de l’accusé, jugeant qu’il ne risquait pas de prendre la fuite.

Son avocat, qui avait réclamé l’acquittement de son client, n’a pas indiqué dans l’immédiat si Francesco Schettino, 54 ans, comptait faire appel.

Plus tôt dans la journée, il avait dénoncé la machination dont il estime avoir été victime dès les premières heures du drame. « J’ai vécu trois ans dans un hachoir médiatique dont la violence, si elle n’est pas endurée, est difficile à comprendre », a déclaré l’ancien commandant du Concordia, peu avant de fondre en larmes et d’interrompre son ultime déclaration devant le tribunal.

Présenté comme « l’homme le plus détesté d’Italie » par un journal italien, baptisé « capitaine Couard » par les tabloïds britanniques, il était mis en cause, ainsi que six autres membres de l’équipage et trois dirigeants de la compagnie Costa Croisières, propriétaire du paquebot, pour homicides par imprudence et naufrage. Il était également soupçonné d’avoir abandonné son navire avant la fin de l’évacuation.

« Schettino a eu quarante-cinq minutes pour décider de la vie de 4 500 personnes » et sa décision a permis de sauver la très grande majorité d’entre elles, avait plaidé Me Domenico Pepe, l’un de ses avocats. L’accusation avait, pour sa part, considéré que l’ordre d’évacuation avait été donné bien trop tard et que l’opération s’était ensuite déroulée dans l’improvisation.

Au cours d’un interrogatoire serré début décembre, Francesco Schettino avait relativisé sa responsabilité, s’efforçant d’apparaître comme un commandant mal informé par son équipage. Mais c’est surtout sa décision de quitter le paquebot alors que des centaines de passagers s’y trouvaient encore qui a particulièrement choqué en Italie et au-delà. Lui a affirmé avoir fait une chute dans une chaloupe sous l’effet de la gravité, au moment où le navire, échoué sur les rochers, s’inclinait soudainement.

Source : lemonde.fr
Date : 11 février 2015

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