Attentats de Copenhague : l’Europe à nouveau sous le choc

Le Danemark et l’Europe entière sont en deuil après la mort de deux personnes. Le terroriste, abattu par la police, a semblé vouloir reproduire l’attaque de « Charlie Hebdo ».

La nouvelle attaque djihadiste perpétrée samedi a ciblé un pays jusqu’ici épargné par le terrorisme : le Danemark. « Je suis arrivé sans protection tout seul en vélo et je suis reparti en véhicule blindé après. Au fond c’est le symbole de ce basculement », a souligné l’ambassadeur de France à Copenhague, François Zimeray après la fusillade qui a fait un mort dans un centre culturel débattant de « Art, blasphème et liberté ».

Un scénario à la « Charlie Hebdo »
Cet attentat semble le décalque de celui contre « « Charlie Hebdo » il y a cinq semaines à Paris. Certes, le bilan, deux civils tués en sus de l’agresseur présumé, est moins lourd que celui de Paris (dix employés dont cinq dessinateurs du magazine satirique, trois policiers, quatre clients et employés d’un commerce juif), sans compter les trois assaillants se réclamant d’Al Qaëda et de l’Etat islamique.
Mais le déroulement et le contexte sont identiques. Un homme a tiré samedi après-midi une centaine de balles à travers la vitre d’un centre culturel sur les participants à un débat qui se tenait sous protection policière et auquel participait Lars Vilks, un dessinateur suédois ayant caricaturé Mahomet dans le journal Jyllands-Posten en 2005. Un des participants a été tué et trois policiers blessés. La police a diffusé, grâce aux images de caméras de surveillance, un portrait robot du suspect, un homme de 25-30 ans d’origine arabe.
Un juif montant la garde devant une synagogue a ensuite été tué et deux policiers blessés par un homme présenté comme l’auteur de la première fusillade, avant qu’il ne soit localisé grâce au témoignage d’un taxi. Le suspect a ouvert le feu lors de son interpellation et a été abattu. La police n’avait pas encore divulgué son identité (ni sa nationalité) hier soir, précisant seulement qu’il était originaire de Copenhague, connu des services de police et que selon les premiers éléments de l’enquête il était « inspiré » par l’Etat islamique.

Attaques en série
C’est le troisième attentat de ce type recensé depuis neuf mois dans un pays européen, après la fusillade du musée juif de Bruxelles (mai 2014, quatre personnes tuées par le franco-algérien Mehdi Nemmouche, arrêté depuis) et ceux de Charlie Hebdo. Le Canada et l’Australie ont aussi subi des attaques meurtrières du même type menées par des personnes vivant sur leur sol. La ville de Braunschweig, en Allemagne, a annulé un carnaval dimanche en raison d’une menace spécifique d’attentat, sans faire le lien avec Copenhague.
Les dirigeants occidentaux, notamment François Hollande, Angela Merkel, Barack Obama et David Cameron, ont fait part de leur solidarité avec le Danemark. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a été jusqu’à appeler les Juifs européens à s’installer en Israël, disant que son pays était prêt à accueillir une « immigration de masse ». Moshe Kantor, le leader du Congrès juif européen a estimé que les autorités européennes devraient « changer de paradigme et attaquer les enclaves d’islamistes radicaux ».
Lors d’une réunion consacrée au terrorisme, les gouvernements européens s’étaient mis d’accord jeudi dernier sur la nécessité d’échanger des données sur les passagers d’avions, un projet controversé, ainsi que d’améliorer la coordination entre polices. Ils veulent aussi intensifier la lutte contre les paradis fiscaux pour bloquer le financement des terroristes.

lesechos.fr - le 15.02.2015


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