Du RER B à Copenhague, vingt ans d’attentats terroristes islamistes en Occident

Un mois après les attentats en région parisienne contre le journal Charlie Hebdo et un supermarché kasher, un nouvel acte terroriste a eu lieu samedi au Danemark. De l’explosion du RER B, à Paris en 1995, à la fusillade de Copenhague, retour sur 20 ans de terrorisme islamique en Occident.

● 25 juillet 1995 : attentat du RER B à Saint-Michel.
Vers 17 heures, une bombe artisanale dissimulée sous un siège explose dans une rame du RER B, à la station Saint-Michel. Quatre personnes sont tuées sur le coup, quatre autres décèdent dans les jours ou les semaines qui suivent et environ cent cinquante blessés sont dénombrés. L’attentat est revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) algérien, coupable également du détournement du vol AF 8969 à destination de Paris, donnant lieu à l’assaut du GIGN sur le tarmac de l’aéroport Marseille-Marignane. Deux autres attentats du GIA auront également lieu en France les 6 et 17 octobre 1995.

● 11 septembre 2001 : attentats contre les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et contre le Pentagone, à Washington.
Après avoir détourné 4 avions, le mardi 11 septembre 2001 dans la matinée, 19 pirates de l’air membres du réseau djihadiste islamiste al-Qaïda tentent de les projeter contre différentes cibles. Deux avions toucheront les tours jumelles du World Trade Center, un autre s’écrasera sur le Pentagone, siège du département de la Défense, à Washington. Le quatrième avion s’écrasera avant d’atteindre sa cible. Ces attentats ont fait près de 3000 morts.

● 11 mars 2004 : attentats de Madrid.
Une dizaine de bombes posées par des islamistes marocains explosent dans plusieurs trains de banlieue à Madrid, à l’heure de pointe matinale. Cet attentat est le plus meurtrier en Espagne, causant la mort de 191 personnes et en blessant 1755 autres. Après avoir soupçonné l’ETA, les autorités se penchent sur la thèse du réseau islamiste. La responsabilité des attentats du 11 mars est finalement attribuée au Groupe islamique combattant marocain (GICM).

● 7 juillet 2005 : attentats de Londres.
Comme à Madrid, ce sont les transports en commun qui sont visés lors des attentats de Londres, le 7 juillet 2005. Aux alentours de 8h50 heure locale, trois bombes explosent dans le métro londonien à trois stations différentes. Une heure plus tard, une quatrième bombe explose à l’étage supérieur d’un bus à impériale. Le bilan est de 56 morts et 700 blessés. Les auteurs de ces attentats, quatre jeunes musulmans britanniques, portaient les bombes dans des sac à dos et sont tous morts lors des détonations.

● 11, 15 et 19 mars 2012 : tueries de Toulouse et Montauban.
En mars 2012, la France vit un nouvel épisode de terreur. Sur une période de huit jours, un jeune islamiste français, Mohamed Merah, va assassiner trois militaires, à Toulouse et Montauban, avant d’ouvrir le feu sur une école juive du nord de Toulouse, faisant quatre victime dont trois enfants. Le « tueur au scooter » est localisé le 21 mars par le RAID. Il trouvera la mort dans l’assaut donné le 22 mars dans la matinée.

● 15 avril 2013 : attentats du marathon de Boston.
Douze ans après le 11 Septembre, les États-Unis sont à nouveau victimes d’un attentat terroriste sur leur sol. À Boston, lors du célèbre marathon de la ville, deux bombes artisanales placées près de la ligne d’arrivée de la course explosent à treize secondes d’intervalles. Les déflagrations causent trois morts et plus de 180 blessés dont plusieurs très gravement. L’enquête, immédiatement déclenchée, permet d’identifier les poseurs de bombes. Il s’agit de deux frères d’origine tchétchène, Djokhar et Tamerlan Tsarnaïev, 19 et 26 ans.
La traque démarre le jeudi 18 avril vers 22h30, lorsqu’un policier du campus de l’université du MIT est tué par balles. En fuite, les suspects volent ensuite une voiture à une station essence. Poursuivis, ils sont finalement rattrappés et un échange de tirs commence avec la police, à l’issue duquel l’un des suspect, Tamerlan Tsarnaïev, est abattu. Son frère parvient à s’échapper. Au terme d’une journée de traque, Djokhar Tsarnaïev est repéré par la police. Il est finalement arrêté alors qu’il se cache dans un bateau entreposé dans une arrière-cour. Son procès a débuté le 5 janvier dernier.

● 24 mai 2014 : fusillade au musée juif de Bruxelles.
Le samedi 24 mai 2014, un homme lourdement armé pénètre dans l’enceinte du musée juif de Belgique, à Bruxelles. Il ouvre le feu, faisant quatre morts, dont deux touristes israéliens et une Française. Un islamiste français, Mehdi Nemmouche, est arrêté le vendredi 30 mai à Marseille. Passé par la Syrie, en 2013, il se serait radicalisé en prison. Il a été extradé vers la Belgique le 29 juillet 2014.

● 22 octobre 2014 : fusillade à Ottawa.
Un peu avant dix heures, heure locale, un des deux militaires postés devant le monument aux morts situé près du Parlement d’Ottawa, au Canada, est abattu par un homme armé. Le tireur s’empare ensuite d’un véhicule officiel pour se rendre au Parlement. À l’intérieur de l’enceinte, des tirs nourris résonnent et l’assaillant est finalement abattu par le chef de la sécurité du Parlement. Il s’agissait de Michael Zehaf-Bibeau, un Canadien de 32 ans considéré par les services de renseignements comme un « voyageur à haut risque ». Candidat au départ en Syrie, il s’était fait récemment retirer son passeport.

● 15 décembre 2014 : prise d’otages à Sydney.
À 9h44 heure locale, un homme armé pénètre dans un café du centre des affaires de Sydney, en Australie. Débute alors une prise d’otages de plus de seize heures au cours de laquelle certaines des personnes retenues ont dû brandir un drapeau noir avec une inscription en caractères arabes. Le ravisseur, Man Haron Monis, est un Australien d’origine iranienne âgé de 50 ans déjà connu des services de police pour des faits de violence. Il retient 17 personnes, dont cinq seront libérées au cours du siège. C’est en pleine nuit que l’assaut est donné par la police. Outre le preneur d’otages, deux personnes sont tuées dans l’attaque. L’enquête devra préciser si les tirs à l’origine de leur mort viennent de l’agresseur ou de la police.

● 7, 8 et 9 janvier 2015 : attentats à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher.
20 ans après Saint-Michel, trois ans après Mohammed Merah, la France va connaître les attentats les plus meurtriers sur son sol depuis plus de cinquante ans. Le 7 janvier, les frères Kouachi, deux Français de 32 et 34 ans, pénètrent dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo et y assassinent onze personnes dont huit membres de la rédaction, et en blessent onze autres. Ils tuent également un policier lors de leur fuite. L’hebdomadaire était menacé depuis 2006 pour avoir publié plusieurs caricatures du prophète Mahomet.
Le lendemain matin, une fusillade éclate à Montrouge. Une policière municipale est tuée par l’auteur des tirs, Amedy Coulibaly, complice des frères Kouachi. Ce dernier sera également l’auteur, le 9 janvier, d’une prise d’otage dans une supérette kasher de la porte de Vincennes, tuant quatre personnes. Parallèllement, les frères Kouachi se sont retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en Goële, au nord de Paris, prenant une personne en otage. Les trois terroristes seront tués lors des assauts des forces de l’ordre. Au total, ces attentats ont fait 17 morts.

● 14 février 2015 : fusillades à Copenhague.
Dans la première attaque, un homme armé d’un pistolet-mitrailleur tire plusieurs dizaines de fois sur les participants à un débat consacré à l’islamisme et la liberté d’expression, dont un artiste suédois qui a caricaturé Mahomet, Lars Vilks, et l’ambassadeur de France au Danemark. Au bout d’une demi-heure de débat, un assaillant arrive. On entend alors une intervenante interrompue par des dizaines de coups de feu qui claquent sans répit, plusieurs par seconde. L’assaillant quitte rapidement les lieux dans une Volkswagen Polo.
La deuxième fusillade a lieu entre minuit et une heure du matin, à l’extérieur de la grande synagogue de Copenhague, dans le centre-ville. L’agresseur a ouvert le feu sans sommation, blessant deux policiers et tuant un juif de 37 ans. L’assaillant parvient à s’enfuir à pied. Les forces de l’ordre partent surveiller un logement dans le quartier populaire de Nørrebro où elles pensent qu’il pourrait se rendre. Vers 5 heures, l’homme arrive sur les lieux et tire sur les policiers présents, qui le tuent en répliquant.
La police danoise a indiqué connaître l’identité du tueur. Elle ne veut pas révéler son nom pour ne pas entraver l’enquête. Elle a précisé qu’il était connu des services de renseignements et originaire de Copenhague.

lefigaro.fr - le 06.02.2015


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