Ce que l’on sait du crash de l’Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes

Un Airbus A320 de la compagnie Germanwings s’est écrasé, mardi 24 mars, dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans la région de Digne-les-Bains, d’après la gendarmerie et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). L’avion de cette compagnie aérienne à bas coût allemande, filiale de Lufthansa, reliait Barcelone à Düsseldorf. Il transportait 144 passagers et 6 membres d’équipage.

Pas d’appel de détresse

L’appareil a décollé de Barcelone à 10 heures, et devait atterrir à 11 h 55 à Düsseldorf. Il s’est écrasé sur le territoire de la commune de Méolans-Revel, selon Matignon, dans le massif des Trois-Evêchés.

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui avait indiqué dans un premier temps que le vol s’était déclaré en état de détresse à 10 h 47, est revenue sur ses propos. « L’équipage n’a pas émis de “mayday”. C’est le contrôle aérien qui a décidé de déclarer l’avion en détresse car il n’avait plus aucun contact avec l’équipage et l’avion », a-t-elle expliqué.

Selon le porte-parole de Germanwings, l’appareil a chuté durant 8 minutes. Le contact a été perdu à 10 h 53.

Des débris ont été retrouvés dans la région de Barcelonnette, où d’importants moyens de secours sont mobilisés. « C’est une zone qui est enneigée, inaccessible par des véhicules, mais qui a pu être survolée par des hélicoptères », a précisé le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies.

« Aucun survivant »

Le secrétaire d’Etat aux transports l’a confirmé, « il n’y a aucun survivant ». François Hollande avait avancé plus tôt lors d’une allocution « qu’il [était] probable qu’il y ait bon nombre de victimes allemandes ». Des Espagnols et des Turcs se trouvaient également dans l’avion, selon le chef de l’Etat, « a priori », il n’y aurait pas de Français.

Selon la compagnie aérienne Germanwings, 67 Allemands étaient à bord de l’appareil. Parmi eux figuraient notamment 16 élèves et 2 enseignantes du lycée du Roi-Joseph de la ville d’Haltern, une commune de Rhénanie-du-Nord.

La vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, a pour sa part fait état de « 45 passagers [qui] portaient des noms de familles » hispaniques dans la liste de bord.

Selon François Hollande, l’accident s’est produit dans une zone particulièrement difficiles d’accès et les secours ne pourront être apportés que dans quelques heures. La gendarmerie nationale demande à la population de ne pas tenter de s’approcher de la zone de l’accident afin d’éviter d’encombrer les axes routiers.

Météo clémente, la piste de l’attentat peu probable

Manuel Valls a indiqué devant l’Assemblée nationale qu’« à ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée » dans le crash. Le « pôle accident collectif » du parquet de Marseille s’est saisi de l’enquête. Les enquêteurs du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile sont également présents sur place pour analyser la situation.

Selon les dernières informations de Météo France, les conditions météo étaient « particulièrement calmes au moment du crash ». Le temps était sec et le ciel totalement dégagé durant toute la matinée avec un vent faible, voire nul. Météo France ajoute que « des nuages dangereux comme des cumulonimbus n’étaient pas présents ». Les seules zones concernées par des pluies et des orages étaient le golfe du Lion et la Méditerranée, que l’avion avait survolés en début de matinée.

L’opérateur météo a également indiqué qu’au moment de l’accident la « situation était plutôt calme en altitude » et qu’« il n’y avait pas de nuage à l’altitude de croisière de l’avion ». « Les vents, de secteur sud-ouest, étaient faibles à modérés » et il n’y avait pas de « turbulences » au niveau de vol de l’appareil.

Selon l’agence de presse Deutsche Presse-Agentur, l’administration allemande n’a aucun élément selon lequel un attentat pourrait être à l’origine de la catastrophe. L’avionneur européen Airbus a dit ne pas être en mesure de commenter l’accident.

Un avion en service depuis 1991

L’avion qui s’est écrasé dans les Alpes était un Airbus A320, un modèle d’avion extrêmement répandu pour les vols court et moyen-courriers.

Le modèle qui s’est écrasé avait été mis en service en 1991 par la compagnie allemande Lufthansa. Il s’agissait donc d’un modèle relativement âgé (les premiers modèles ont été mis en service à la toute fin des années 1980). Il volait sous les couleurs de Germanwings, filiale de Lufthansa, depuis la fin du mois de janvier.

Selon le porte-parole du groupe Germanwings, le dernier contrôle de routine fut effectué lundi à Düsseldorf. Il a également précisé que les ordinateurs avaient été changés récemment sur cet avion, et avaient « les logiciels les plus modernes ».

Le pilote était quant à lui employé depuis dix ans par Lufthansa et Germanwings. Il cumulait au total 6 000 heures de vol.

Une cellule de crise ouverte en France, en Allemagne et en Espagne

Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé « l’activation de la cellule interministérielle de crise ». En Espagne, le premier ministre Mariano Rajoy a lui aussi mis en place un cabinet de crise, tandis qu’une salle a été ouverte dans un terminal de l’aéroport de Barcelone afin d’accueillir les familles des victimes. La chancelière allemande, Angela Merkel, a elle aussi annoncé l’ouverture d’une cellule de crise.

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le ministre des transports, Alain Vidalies, vont se rendre sur les lieux de l’accident. L’ambassadrice d’Allemagne en France, Susanne Wasum-Rainer, et le ministre des transports allemand, Alexander Dobrindt, les accompagneront. Angela Merkel est attendue mercredi.

Il s’agit du premier crash d’un avion de ligne sur le sol français depuis l’accident du Concorde à Gonesse, près de Roissy, en juillet 2000.

lemonde.fr - le 24.03.2015


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes