Crash de l’A320 : enquêteurs, médecins légistes et psychologues sur place

Les renforts arrivent de toute part. Des dizaines de psychologues pour les familles de victimes, des enquêteurs en hélicoptère et des médecins légistes spécialisés affluent ce mercredi vers le très escarpé lieu du crash de l’A320 de Germanwings qui a fait près de 150 victimes la veille dans les Alpes françaises.

Les débris de l’avion sont dispersés sur près de 4 hectares à flanc de montagne, dans une zone très difficile d’accès, située entre Digne et Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence). Une chapelle ardente et un PC opérationnel ont été installés à Seyne-les-Alpes, où des familles de victimes sont attendues dans l’après-midi. Le président François Hollande y attendra également Angela Merkel et Mariano Rajoy, dont les deux nations, l’Allemagne et l’Espagne, sont les plus touchées en nombre de victimes.

Les hélicoptères de la gendarmerie nationale sont à pied d’oeuvre depuis 8 heures, au départ de l’aérodrome de Seyne-les-Alpes. La priorité est « de sécuriser les lieux, pour que les enquêteurs puissent ensuite venir et travailler dans des conditions sécurisées », a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet. 300 gendarmes et une centaine sapeurs-pompiers ont été mobilisés depuis les départements voisins. Environ 70 hommes du quatrième régiment de Chasseurs alpins de Gap, spécialistes des missions en haute montagne, ont par ailleurs été engagés sur le site.

Outre l’hélitreuillage des restes des victimes, les équipes devront aussi tenter de localiser la deuxième boite noire de l’appareil. La première, celle qui enregistre les sons et les voix dans le cockpit, retrouvée mardi et transférée à Paris, doit être analysée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) chargé des investigations techniques. Elle est « endommagée mais exploitable », a rapporté le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Enquêteurs et secouristes ont repris leurs opérations ce mercredi matin. « Aucune hypothèse n’est écartée », martèle dans les matinales radio et télé différents ministres. « Les plus grands morceaux de corps que nous avons repérés ne sont pas plus grand qu’un attaché-case », a précisé dès mardi un enquêteur. L’avion semble s’être pulvérisé contre la montagne et non pas explosé en vol. Parmi les innombrables débris, aucun gros tronçon de fuselage n’a en effet été vu, comme cela aurait été le cas avec une explosion. Seul le train d’atterrissage a pu être identifié.

Les proches des victimes ont peu de chances de récupérer les dépouilles entières... Des médecins légistes spécialistes et des anthropologues sont donc mobilisés sur place.

Une équipe d’une trentaine de psychologues se préparent à accueillir les proches des victimes. Immense, leur tâche consiste à « sortir de la sidération pour les amener à verbaliser », ont expliqué certains d’entre eux. Parmi les victimes figurent a priori 67 Allemands, dont deux bébés, 16 adolescents d’Haltern (nord-ouest de l’Allemagne) qui étaient en échange scolaire avec des lycéens espagnols, ainsi que deux chanteurs de l’opéra de Düsseldorf, Oleg Bryjak et Maria Radner. Il y aurait aussi 45 passagers portant des noms de famille espagnols. Mais la « liste précise » n’est pas encore connue, a expliqué Bernard Cazeneuve sur RTL. Des interprètes espagnols et allemands seront sur place.

En début d’après-midi, le président français François Hollande accueillera sur place Angela Merkel et Mariano Rajoy, dont les deux nations, l’Allemagne et l’Espagne, sont les plus touchées en nombre de victimes. En Espagne, trois jours de deuil national ont été décrétés, après l’annulation par le roi Felipe VI de sa visite officielle en France mardi. Le président américain Barack Obama a présenté ses condoléances aux peuples d’Allemagne et d’Espagne, tout en offrant l’aide de son pays.

Source : leparisien.fr
Date : 25 mars 2015


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