Crash de l’A320 : les défis de la cellule de crise

« Le vrai défi pour la France sera d’assurer un niveau d’information suffisant, à destination, principalement, des autorités allemandes et espagnoles », prévient Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d’attentats ou d’accidents collectifs), qui a l’habitude de gérer à chaud les catastrophes aériennes. Dès la mi-journée, mardi, une cellule de crise interministérielle, pilotée par l’Intérieur, a été mise en place. Partie prenante, le centre de crise du Quai d’Orsay s’est également mobilisé et a activé ses ambassades ainsi que ses consulats à Düsseldorf et Barcelone.

Première urgence : l’information des familles des 150 victimes. « L’Allemagne et l’Espagne ont leur propre cellule de crise et sont en lien avec les proches qui, c’est naturel, préfèrent s’adresser à leurs autorités, dans leur langue. Mais il nous revient de leur délivrer l’information », explique-t-on au Quai d’Orsay qui garde en mémoire le crash du Concorde après son décollage de Roissy en juillet 2000 où la quasi-totalité des victimes étaient allemandes. Le centre de crise du ministère des Affaires étrangères compte 72 personnes et fonctionne 24 heures sur 24. En déplacement au Groenland, le ministre, Laurent Fabius, a eu un contact dès mardi sur ce sujet avec ses homologues à Berlin et Madrid.

Dans un deuxième temps, plusieurs procédures vont mobiliser les autorités françaises : l’identification des corps et les enquêtes aéronautique et judiciaire. Pour la première, deux opérations sont menées en parallèle. D’une part, le « relèvement des corps » sera effectué dès que les lieux du crash seront accessibles. En même temps, des contacts seront pris avec les familles afin de recueillir des éléments d’ADN permettant l’identification.

Selon les règles de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), c’est le pays où s’est produite la catastrophe, qui est responsable de l’enquête, confiée, en France, au Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). L’enquête judiciaire est, elle, menée par le pôle « accidents collectifs », créé depuis janvier au parquet de Marseille. « Dans ce cadre, les lieux du crash sont gelés, comme pour une scène de crime », relève un spécialiste. Les familles de victimes étrangères peuvent se constituer partie civile dans cette procédure. Après l’émotion et les premières heures de la crise, les autorités françaises, en première ligne, vont donc intervenir dans la durée. À charge également pour elles d’organiser un déplacement des familles sur les lieux.

Source : lefigaro.fr
Auteur : Marie-Amélie Lombard
Date : 24 mars 2015


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