Crash de la Germanwings : le copilote était coincé à l’extérieur du cockpit avant l’accident

La boîte noire retrouvée sur le site du crash de l’A320 de la Germanwings commence à parler. D’après des sources proche de l’enquête qui ont eu accès aux enregistrements, l’un des deux pilotes de l’Airbus avait quitté le cockpit et se trouvait dans l’impossibilité d’y retourner pendant la chute de l’appareil.

« Au début du vol, on entend l’équipage parler normalement, puis on entend le bruit d’un des sièges qui recule, une porte qui s’ouvre et se referme, des bruits indiquant qu’on retape à la porte et il n’y a plus de conversation à ce moment-là jusqu’au crash », précise la source citée par l’AFP.

Selon un enquêteur interrogé par le New York Times, « on peut entendre que [le pilote à l’extérieur du cockpit] essaie de défoncer la porte ».

« On ne sait pas encore pourquoi un des types est sorti. Mais ce qui est sûr, c’est qu’à la toute fin du vol, l’autre pilote est seul et il n’ouvre pas la porte. »

« Il est possible de s’enfermer dans le cockpit »

Selon nos informations, c’est le commandant de bord qui se trouvait dans le cockpit et le copilote à l’extérieur. Avant d’être séparés, les deux hommes s’exprimaient en allemand. D’après l’AFP, les alarmes indiquant la proximité du sol ont retenti comme prévu.

La procédure d’urgence d’accès au cockpit est très stricte. Comme le montre la vidéo ci-dessous, si les pilotes présents dans le cockpit ne répondent pas, les membres d’équipage doivent normalement composer un code qui ouvre la porte. La procédure impose 30 secondes de latence puis ouvre la porte du cockpit pendant 5 secondes. Le pilote a toutefois la possibilité de verrouiller l’entrée de l’intérieur.
Le commandant de bord d’Air France, Emmanuel Mistrali, interrogé par LeMonde.fr, précise :

« Il est possible de s’enfermer dans le cockpit. Le but depuis le 11 septembre c’est d’empêcher l’accès au poste de pilotage à un terroriste ou une personne malade. La porte est blindée. Il peut y avoir un accès d’urgence, par digicode, lorsque l’équipage n’obtient pas de réponse des pilotes, en cas de malaise par exemple. Ce code déclenche une alarme dans le cockpit : si les pilotes ne répondent pas, la porte s’ouvre. Mais le digicode peut être neutralisé par les pilotes. »

La deuxième boîte noire toujours recherchée

Lors d’une conférence de presse mercredi après-midi, Rémy Jouty, le directeur du BEA, avait annoncé avoir réussi à extraire des données utilisables du « CVR » (cockpit voice recorder, l’enregistreur de conversation dans le cockpit). Il donne accès aux conversations entre le commandant de bord et le pilote, ainsi qu’à tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage.

La seconde boîte noire, dite « FDR » (flight data recorder, enregistreur des données de vol), est toujours recherchée. Son « enveloppe » a été retrouvée, mais pas encore la boîte noire elle-même, a précisé François Hollande mercredi après-midi. Le directeur du BEA a démenti toutes les rumeurs faisant état de son éparpillement en plusieurs petits morceaux. Cette seconde boîte enregistre, elle, seconde par seconde, tous les paramètres sur une durée de vingt-cinq heures de vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc.).

Si le commandant de bord avait plus de dix ans d’expérience et plus de 6 000 heures de vol sur des appareils Airbus, le copilote avait été engagé « en septembre 2013 » et comptait 630 heures de vol, a indiqué jeudi le groupe Lufthansa.

lemonde.fr - le 26.03.2015


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