A320 : "L’accompagnement des familles prendra des mois, voire des années"

Se retrouver, aller sur place, comprendre ce qui s’est passé, récupérer les corps... Selon Stéphane Gicquel, de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac), l’accompagnement des proches des victimes de l’accident de l’A320 de Germanwings va prendre des mois, voire des années.

Que cherchent les familles des victimes ?

"Les besoins des victimes sont assez universels, on retrouve les mêmes d’un crash à un autre : le besoin de se retrouver, d’aller sur place. Cela peut paraître inutile mais la scène du drame fait l’effet d’un aimant. Les familles ont besoin de voir les lieux, de rencontrer les personnes qui interviennent. Leur deuxième préoccupation c’est l’identification des corps. Les familles se demandent si elles vont pouvoir récupérer des corps, dans quel état, au bout de combien de temps. Elles veulent aussi savoir comment se sont passés les derniers instants de leurs proches. L’accompagnement va prendre des mois, voire des années."

Quelles difficultés se posent ?

"Il y a un gros point noir aujourd’hui : on est près de 24 heures après la catastrophe et la liste des passagers n’est pas arrêtée. Le doute est une épreuve supplémentaire pour les familles. Ce n’est pas une catastrophe espagnole, pas une catastrophe allemande, c’est une catastrophe de dimension européenne. Aujourd’hui, il y a un grand risque de traitement inéquitable. Même s’il n’y a qu’une famille danoise, elle va avoir la même douleur qu’un groupe d’Espagnols. Il faut une coordination européenne pour que personne ne soit oublié."

Que peuvent espérer les familles ?

"Le dispositif sur place est à la hauteur. L’identification des corps va prendre du temps, plus d’un mois certainement, mais les familles peuvent être rassurées, tous les moyens sont mis : c’est une satisfaction. Sur le crash d’Air Algérie au Mali (le 24 juillet 2014) on a pu rendre les corps à 115 des 116 familles. Il y a une vraie expertise des Français dans ce domaine. Avoir un corps, c’est un élément important dans le processus de deuil.

Certaines familles peuvent être placées en difficulté financière, si la personne décédée est le chef de famille par exemple. Selon la convention internationale de Montréal (1999) c’est l’assurance de la compagnie aérienne qui va indemniser les familles. Il y a une obligation de donner dans les quinze jours une avance financière aux familles qui en auraient besoin. Il y aura une indemnisation, c’est sûr, et il n’y a pas besoin pour ça de connaître les causes de l’accident."

Source : lalibre.be
Date : 29 mars 2015


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