Crash de l’A320 : les 10 points décisifs de l’enquête

En l’espace de dix jours, l’enquête sur le crash de l’avion de Germanwings va révéler un scénario effarant, voulu par le copilote.

1/ Silence avant le crash

Le 24 mars, un Airbus de la compagnie low cost Germanwings, filiale de la Lufthansa, assurant le vol 9525 entre Barcelone et Dusseldorf, s’écrase vers 10H40 avec 150 personnes à bord, à 1.500 m d’altitude, dans une zone très difficile d’accès. Avant de s’écraser, l’appareil est resté muet malgré les appels par radio lancés par les contrôleurs au sol, afin de comprendre les raisons de sa perte d’altitude. Quelques minutes avant le crash, un avion de chasse de l’armée de l’air a d’ailleurs été alerté pour tenter de rejoindre l’Airbus et comprendre ce silence radio. En fin d’après-midi, une première boîte noire, enregistrant les sons et conversations du cockpit, est retrouvée sur la zone du crash par les secouristes.

2/ Pas d’explication technique

Le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr, affirme le 25 mars, au lendemain du crash, que l’appareil, qui a 25 ans d’âge, était « techniquement irréprochable » et qualifie l’accident d’« inexplicable ». François Hollande, la chancelière Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, se rendent non loin des lieux du crash pour une brève cérémonie. Le Bureau enquête accident (BEA) annonce que les enquêteurs ont extrait des données utilisables de la première boîte noire et précise que « l’avion a volé jusqu’au bout ».

3/ La 1ère boîte noire parle

Révélations fracassantes du procureur de Marseille Brice Robin le 26 mars : l’écoute de la première noire montre que le copilote de l’appareil a eu « une volonté de détruire l’avion », affirme-t-il lors d’une conférence de presse . Selon Brice Robin, le copilote a refusé d’ouvrir la porte du cockpit au commandant de bord, sorti momentanément, et a activé la commande de descente de l’avion. Dans la foulée, la police allemande perquisitionne les deux domiciles du copilote, Andreas Lubitz, âgé de 27 ans.

4/ L’arrêt maladie caché

Le 27 mars, le parquet allemand indique qu’Andreas Lubitz a caché qu’il faisait l’objet d’un arrêt maladie le jour du crash. L’Agence européenne de sécurité aérienne recommande la présence permanente de deux personnes dans la cabine de pilotage des avions de ligne. Lufthansa, la maison-mère allemande de Germanwings, assure ne pas avoir eu connaissance des problèmes psychiques et de santé du copilote. Selon un porte-parole de la compagnie, jamais le copilote lui-même, ni des psychiatres ou psychologues qui l’ont suivi, et qui sont tenus au secret médical, n’ont informé la compagnie aérienne des problèmes en cours.

5/ Problème aux yeux

Selon « Bild, le copilote de Germanwings souffrait d’une déficience visuelle très forte et susceptible de s’aggraver. Ces problèmes de vue auraient été provoqué par un accident de la circulation fin 2014, dans lequel Andreas Lubitz aurait été blessé par l’ouverture d’un airbag.

6/ Tendances suicidaires

La justice allemande révèle le 30 mars qu’Andreas Lubitz « a été en traitement psycho-thérapeutique pour des tendances suicidaires », « avant l’obtention de son permis de pilotage ». Mais les dernières consultations médicales « n’ont pas attesté de tendance suicidaire ou d’agressivité à l’égard d’autrui ». Selon l’ex-petite amie du copilote, citée alors par la presse allemande, Andreas Lubitz voulait que « tout le monde » connaisse son nom. Il évoquait, dit-elle, « un acte qui allait changer le système ».

7/ Etat dépressif connu

Changement de ton chez Lufthansa. Le 31 mars, la compagnie aérienne annonce finalement qu’Andreas Lubitz avait informé en 2009 le centre de formation de la compagnie qu’il avait connu « un épisode dépressif sévère ».

8/ Une vidéo du crash ?

Paris Match et Bild affirment avoir « visionné un enregistrement de quelques secondes pris avant le crash » par un passager. Les enquêteurs doutent de l’existence de ce document, qui confirmerait que le commandant de bord est bien bloqué à l’extérieur du cockpit, et qu’il tente d’en forcer la porte.

9/ La deuxième boîte noire

Le 2 avril, la seconde boîte noire de l’Airbus, contenant les paramètres de vol de l’avion, est retrouvée . Elle est, selon le procureur de Marseille Brice Robin, potentiellement « exploitable ». La justice allemande révèle, toujours le 2 avril, que, le copilote avait fait des recherches sur Internet sur « les manières de se suicider », « les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité ».

10/ L’acte volontaire confirmé

L’exploitation de la seconde boîte noire confirme un acte volontaire du copilote en vue de faire descendre l’appareil, selon les premiers éléments d’analyse du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). « Une première lecture fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l’avion en descente vers une altitude de 100 ft [pieds, soit environ 300 mètres, NDLR], puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l’avion en descente », indique alors le BEA dans un communiqué.

Source : lesechos.fr
Date : 03 avril 2015


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