Quand les sénateurs déclarent la guerre aux djihadistes

Ils n’ont jamais été aussi nombreux. Entre janvier 2014 et avril 2015, le nombre de Français qui ont quitté la France à destination des zones de djihad en Syrie et en Irak, est passé de 555 à 1.432, selon un rapport sénatorial, publié mercredi 8 avril. Il précise aussi que sur les quelque 3.000 djihadistes européens recensés dans les régions tenues par le groupe Etat islamique, 47% sont Français. Mais ce rapport intitulé : "Filières djihadistes : pour une réponse globale et sans faiblesse" formule avant tout 110 propositions pour mieux "lutter contre les réseaux djihadistes, en France et en Europe". En voici dix.

1. Privilégier la détection

Pour "prévenir la radicalisation", la commission sénatoriale préconise notamment de "mettre en place des actions obligatoires de formation à la détection de la radicalisation à destination de tous les acteurs de terrain" (personnels enseignants, conseillers d’éducation, éducateurs, magistrats en charge des affaires familiales...) et de "renforcer très sensiblement les moyens du Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR), afin de lui permettre de fonctionner 24 heures sur 24.

2. Former les élèves

Elle propose également "d’intégrer dans les programmes scolaires une formation à la réception critique des contenus diffusés sur Internet" et "d’élaborer des contre-discours adaptés aux profils variés et de s’appuyer pour leur diffusion sur la parole d’anciens djihadistes ou extrémistes repentis".

3. Tripler les effectifs du renseignement pénitentiaire

Pour "renforcer la coordination et les prérogatives des services antiterroristes", elle préconise notamment de "tripler dans un délai rapide les effectifs du renseignement pénitentiaire, en y créant au moins 100 postes supplémentaires".

4. Faciliter le signalement sur le web

Pour "contrer le djihad médiatique", la commission préconise notamment "d’imposer aux acteurs d’internet de permettre aux internautes de signaler les messages contraires à la loi en un seul clic".

5. Doubler les effectifs de Tracfin

Parmi les propositions pour "tarir le financement du terrorisme", elle propose de "doubler les effectifs de Tracfin affectés à la lutte contre le financement du terrorisme".

6. Augmenter les effectifs de la police de l’air et des frontières

Afin de "mieux contrôler les frontières de l’Union européenne", les sénateurs suggèrent aussi "d’augmenter les effectifs de la police de l’air et des frontières (PAF)", de "créer un signalement combattant étranger dans le système d’information Schengen II" et appellent à la formation "d’un corps de garde-frontières européens".

7. Durcir le programme de suivi des condamnés pour terrorisme

Pour "adapter la réponse pénale et carcérale", la commission propose de "mettre en place un programme de suivi des condamnés pour terrorisme débutant six mois avant la sortie de prison et s’étendant durant au moins deux ans après la fin de l’incarcération".

8. Créer des "task forces"

Le rapport préconise de créer dans le domaine de la lutte contre ces filières, des "task forces" permettant aux services de sécurité de mettre leurs moyens en commun et de partager des informations.

9. Plus de mandats de recherche

La commission d’enquête sénatoriale propose également de faciliter l’accès des magistrats aux éléments judiciaires issus des fiches d’analyse criminelle d’Europol et de décerner systématiquement des mandats de recherche pour les personnes ayant des velléités de départ ou étant parties pour un théâtre d’opérations terroristes.

10. S’attaquer au financement participatif...

La commission propose aussi de renforcer les obligations de justification d’identité pour l’acquisition de cartes bancaires pré-payées et réduire significativement le plafond des sommes (500 euros) pouvant y être stockées. Elle préconise également de revoir le cadre juridique de la pratique du financement participatif et d’accroître la surveillance de ses opérateurs.

Source : challenges.fr
Date : 09 avril 2015


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