Gilles Le Guen, le premier français djihadiste arrêté à l’étranger, jugé ce lundi à Paris

« C’est un paumé qui est devenu terroriste », avait simplement indiqué Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. C’est au tribunal de Paris de le dire. Arrêté en avril 2013 par les forces spéciales françaises au Mali, Gilles Le Guen, 60 ans, comparaît, ce lundi devant la justice française, pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».

Originaire de Bretagne, cet homme qui a vécu, tour à tour, au Maroc, en Mauritanie et au Mali était le premier français poursuivi sur le fondement de la loi votée fin 2012 qui permet d’arrêter des Français soupçonnés d’avoir participé à des actes terroristes à l’étranger ou d’être partis s’y entraîner.

A l’époque, le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian avait affirmé que Gilles Le Guen, qui se faisait appeler Abdel Jelil, « avait combattu manifestement déjà dans les groupes jihadistes ». Il avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur un cliché récupéré par les services secrets français.
Un membre de la sécurité malienne avait alors expliqué qu’il vivait avec sa famille dans le nord du Mali avant l’arrivée des islamistes et qu’il avait « épousé leurs idées », mais que l’engagement réel de cet aventurier breton était loin d’être avéré.

Dans une vidéo mise en ligne début octobre 2012 sur le site d’information mauritanien Sahara Media, il avait mis en garde « les présidents français, américain » et l’ONU contre une intervention militaire au Mali en préparation contre les groupes islamistes armés qui contrôlaient alors le nord du pays.

Vêtu d’une tunique beige, d’un turban noir, portant une moustache et un bouc, Gilles Le Guen était apparu devant un fond noir portant le sigle d’Aqmi, un fusil-mitrailleur posé à ses côtés.

En novembre 2012, Gilles Le Guen avait été fait prisonnier durant quelques jours par les responsables d’Aqmi à Tombouctou, certains le soupçonnant d’être un espion. Selon d’autres sources, il aurait été arrêté parce qu’il se serait interposé pour empêcher des jihadistes de malmener des femmes. Il encourt, aujourd’hui, une peine de dix ans de prison.

Source : 20minutes.fr
Auteur : Vincent Vantighem
Date : 04 mai 2015


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