Crash de l’A320 : les 14 dernières minutes du vol détaillées par le BEA

Un mois et demi après le crash d’un Airbus A320 de la Germanwings dans les Alpes françaises, le Bureau d’enquêtes et d’analyse (BEA) a détaillé mercredi les 14 dernières minutes du vol, sur la base de l’exploitation des deux boîtes noires de l’appareil.

Le scénario confirme une nouvelle fois le caractère volontaire de l’action d’Andreas Lubitz, le copilote au comportement troublant, qui a actionné les commandes en vue d’une descente de l’appareil en direction de la montagne. Le 24 mars 2015 à 9 heures, 46 minutes et 6 secondes, l’avion s’écrase, provoquant la mort immédiate de 144 passagers et de six membres d’équipage.

La chronologie du vol de la Germanwings :

9 heures, le vol GWI18G décolle de Barcelone (Espagne) en direction de Düsseldorf (Allemagne). Le copilote Andreas Lubitz est alors « pilote en fonction ».

9 heures, 27 minutes et 20 secondes, l’avion se place en altitude de croisière à 38 000 pieds (11 500 mètres). L’équipage est en contact avec le centre de contrôle de Marseille.

9 heures, 30 minutes et 0 seconde, dernière communication de l’équipage avec le contrôle aérien, effectuée par Patrick Sondheimer, le commandant de bord.

9 heures, 30 minutes et 8 secondes, le commandant de bord annonce au copilote qu’il quitte le poste de pilotage et lui demande de prendre en charge les communications avec l’extérieur.

9 heures, 30 minutes et 13 secondes, des bruits de mouvements de siège sont enregistrés.

9 heures, 30 minutes et 24 secondes, la porte du poste de pilotage s’ouvre, puis se ferme. Le commandant de bord n’est plus dans le cockpit.

9 heures, 30 minutes et 53 secondes, l’altitude sélectionnée au panneau de commande du pilote automatique passe en une seconde de 38 000 pieds à 100 pieds. Une seconde plus tard, le pilote automatique passe en mode descente. L’avion commence à descendre et les régimes moteurs diminuent.

9 heures, 31 minutes et 37 secondes, des bruits de mouvements de siège sont enregistrés.

9 heures, 33 minutes et 12 secondes, la gestion de la vitesse passe entre les mains de l’équipage. La vitesse augmente et le taux de descente également.

9 heures, 33 minutes et 47 secondes, le contrôleur aérien interroge l’équipage sur son niveau de croisière. L’avion est alors à 30 000 pieds en descente. Il n’y a aucune réponse. Dans les 30 secondes qui suivent, le contrôleur tente à nouveau d’établir le contact, à deux reprises. Sans succès.

9 heures, 34 minutes et 31 secondes, le signal sonore de demande d’accès au cockpit est enregistré pendant une seconde.

9 heures, 34 minutes et 38 secondes, le contrôleur tente à nouveau de contacter l’équipage, sans réponse.

9 heures, 34 minutes et 47 secondes, nouvelle tentative de contact, l’avion est à une altitude de 25 100 pieds, en descente.

De 9 heures, 35 minutes et 4 secondes à 9 heures, 39 minutes et 27 secondes, le signal sonore d’appel du poste de pilotage est enregistré à quatre reprises. Dans le même temps, des bruits d’une personne tapant à la porte sont entendus à six reprises. Des voix lointaines se font entendre ainsi qu’une demande d’ouvrir la porte. Le centre de contrôle de Marseille et la défense aérienne française tentent à nouveau d’établir un contact, sans succès.

De 9 heures, 39 minutes et 30 secondes à 9 heures, 40 minutes et 28 secondes, des coups violents portés sur la porte sont entendus, des actions à piquer de faible amplitude sur le manche du copilote sont enregistrées et un autre appareil en vol tente d’établir le contact, sans réponse.

9 heures, 40 minutes et 41 secondes, l’alarme sonore « terrain, terrain, pull up, pull up (redresser) » de l’avertisseur de proximité du sol (GPWS) se déclenche et reste active.

9 heures, 40 minutes et 56 secondes, une alarme de type « Master caution (situation critique) » est enregistrée.

9 heures, 41 minutes et 0 seconde, l’alarme de type « Master warning (la principale » se déclenche à son tour.

9 heures, 41 minutes et 6 secondes, l’enregistrement du CVR (la première boîte noire) s’arrête au moment de la collision dans la montagne.

Source : leparisien.fr
Date : 06 mai 2015


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