Attentat de Villejuif : Sid Ahmed Ghlam avait été dénoncé par son petit frère

Selon Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, les enquêteurs avaient entendu le terroriste présumé et n’avaient relevé aucun élément compromettant contre l’auteur de la tentative d’attentat déjouée.

« Mon fils, jamais il n’a fait ça. » La mère de Sid Ahmed Ghlam l’assurait en avril dernier : son fils de 24 ans est innocent. Sid Ahmed Ghlam venait alors tout juste d’être mis en examen pour « assassinat », « tentative d’assassinats » et « association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes ». Malgré les soupçons, sa mère insistait : il n’y aurait aucun rapport entre le meurtre d’Aurélie Châtelain commis le 19 avril à Villejeuif, le projet d’attentat contre une église de la ville et son fils. Des propos qu’une de ses sœurs avait alors confirmé : « Il n’y a pas eu de radicalisation. Je suis choquée par tout ça. Nous, on n’y croit pas ». Mais c’était sans compter le petit frère de 9 ans.

Bernard Cazeneuve a révélé mardi, devant la commission d’enquête sur la surveillance des filières djihadistes, que l’étudiant en informatique avait été signalé par son frère : il « a indiqué aux services que son frère se radicalisait ». Les enquêteurs ont alors procédé à une audition et à un suivi téléphonique. Les dates n’ont pas été rendues publiques mais elles auraient eu lieu en 2014 et 2015. Elles n’avaient alors révélé aucun élément compromettant. « Les moyens technologiques utilisés (…) sont de plus en plus sophistiqués », s’est justifié Bernard Cazeneuve auprès des députés. Le ministre cite la cryptologie comme permettant « d’échapper au contrôle des services ».

Sid Ahmed Ghlam avait été arrêté le 19 avril. Après s’être blessé à la jambe, il avait appelé les secours, provoquant son interpellation. Le jour même, Aurélie Châtelain, 32 ans, avait été retrouvée morte dans sa voiture en flammes, le corps criblé de balles, à Villejuif. Sid Ahmed Ghlam aurait tenté de dérober son véhicule avant de la tuer.

Fiché au nom de la sûreté de l’État

Après le signalement de son frère, le jeune homme a fait l’objet d’une fiche S, établie par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Le fichier recense les personnes susceptibles de préparer des actions nuisibles contre la France. Il implique ainsi une surveillance discrète au nom de la sûreté de l’Etat.

Si les vérifications sur l’environnement de l’étudiant n’ont révélé aucun élément justifiant une enquête judiciaire, ce n’est pas le cas pour tous les terroristes présumés. Bernard Cazeneuve assure que « les services de renseignement procèdent au démantèlement de filières de recrutement » ou « terroristes préparant des actes d’attentats » tous les jours. Ces opérations se font « sans bruit et avec efficacité ».

D’après les chiffres communiqués par le ministre, 475 Français, dont 137 femmes et 80 mineurs, se trouvent actuellement en Syrie et en Irak. 105 Français auraient déjà trouvé la mort, dont huit dans des attentats-suicide. Depuis le 1er janvier 2014, le nombre de Français impliqués a explosé : en quelques mois, il est passé de 555 à 1683.

Source : lefigaro.fr
Auteur : Constance Longobardi
Date : 19 mai 2015


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