Attentats de Paris : 5 mois après, les victimes attendent toujours leur indemnisation

Combien valent la souffrance psychologique et le traumatisme ? Voilà l’une des questions à laquelle est confronté le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FTGI) cinq mois après les attentats de Paris. Dans une enquête publiée ce lundi, Le Figaro révèle que les procédures d’indemnisation peinent à être finalisées. Depuis la tuerie de Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher, les victimes ou proches de victimes n’ont reçu qu’un premier chèque de 10 à 25 000 euros.

Pour le reste de la somme, il va falloir attendre. Le FTGI fait face à un double casse-tête : déterminer qui peut vraiment prétendre à l’indemnisation et estimer celle-ci. Les familles redoutent que le fonds fasse des propositions en deçà de leurs attentes. D’autant que certaines n’ont plus de revenus avec la perte de leurs proches. Des actions en justice sont envisagées, faute d’accord.

10 à 20 millions d’euros nécessaires

Pour l’heure, le FTGI a retenu deux critères pour pouvoir bénéficier de l’aide : avoir été blessé lors des attaques ou être l’ayant droit d’une des 17 personnes tuées. Mais Le Figaro se demande si le champ n’est pas trop restrictif et ne devrait pas inclure aussi les collègues ou ceux qui ont croisé le chemin des frères Kouachi ou d’Amédy Coulibaly sans être blessés. A la Fenvac, association qui vient en aide aux victimes d’attentats, on s’insurge. "Il a quand même été évoqué de sortir du processus d’indemnisation des otages de Coulibaly qui s’étaient réfugiés dans la chambre froide de l’Hyper Cacher ! Heureusement, cela a été abandonné", raconte Françoise Rudetzki, déléguée au terrorisme, au quotidien.

Toujours selon Le Figaro, 250 dossiers ont été déposés et le montant nécessaire pour indemniser tout le monde est estimé à entre 10 et 20 millions d’euros. Une somme conséquente sachant que le FTGI est en difficultés financières, révélait en avril dernier Le Parisien. Si bien que le gouvernement réfléchirait à augmenter les taxes qui financent le fond. Reste à savoir si cela suffira à compenser financièrement le malheur dont sont victimes bon nombre de familles françaises.

Source : lci.tf1.fr
Auteur : J.P-L
Date : 08 juin 2015


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