Etats-Unis : les autorités inquiètes du nombre de collisions aériennes évitées de justesse

L’accroissement du nombre d’incidents de collisions aériennes évitées de justesse ces derniers mois aux Etats-Unis, dont le dernier en date le 21 mai dévoilé vendredi, rend nerveuses les autorités de l’aviation civile qui ont ordonné un examen des procédures du contrôle du ciel.

"Il y a eu un nombre d’incidents plus élevé qu’habituellement ces deux derniers mois", a indiqué à l’AFP Lynn Lunsford, un porte-parole de la Federal Aviation Authority (FAA), l’autorité américaine de l’aviation civile.

A la suite de ces incidents dont aucun n’a fait de victime, la FAA "passe activement en revue les procédures de contrôle et de communication du trafic aérien pour en déterminer rapidement les causes et ce qui doit être fait pour en empêcher la répétition", a-t-il poursuivi.

Dans la plupart des cas, ces occurrences ont résulté d’erreur des contrôleurs aériens, a précisé Lynn Lunsford.

Au total, plus d’une demi-douzaine de catastrophes dans les airs évitées in extremis ont été signalées depuis deux mois à la FAA et déclenché une enquête du "National Transportation Safety Board" (NTSB), le Bureau national de la sécurité du transport.

Le NTSB a révélé vendredi qu’un Boeing B747-400 de fret avec un équipage de deux qui décollait le 21 mai dans la nuit de l’aéroport d’Anchorage en Alaska est passé à 30 mètres à la verticale d’un Airbus A319 de USAirways avec 137 personnes à bord, en approche d’atterrissage, déclenchant son système d’alarme anti-collision.

Fin mars, un Boeing B777 de United Airlines avec 268 passagers et membres d’équipage qui venait de décoller de l’aéroport de San Francisco (Californie, ouest) et un petit monomoteur se sont approchés à 60 mètres l’un de l’autre.

Un mois après, deux incidents similaires en une semaine ont été signalés à l’aéroport de Hobby à Houston au Texas (sud-est). Le premier entre un hélicoptère et un jet de Southwest Airline et le second avec un petit avion de tourisme et un autre appareil de passagers de cette même compagnie.

Deux autres collisions ont aussi été évitées de très près à l’aéroport de Burbank en Californie en mai dont, dans un cas un avion de passager de Southwest frôlant un petit monomoteur au moment d’atterrir. Un contrôleur aérien avait mal évalué l’espace entre les deux appareils.

Le directeur de la FAA, Randy Babitt, qui a récemment réuni un groupe d’experts de haut niveau pour déterminer les causes de ce problème et proposer des solutions, s’est également dit préoccupé par le fait qu’un certain nombre de ces incidents n’ont pas été immédiatement signalés par les contrôleurs aériens ou l’encadrement intermédiaire.

Normalement, ils doivent faire l’objet d’un rapport au siège de la FAA dans les 24 heures mais selon l’Autorité de l’aviation civile, certains n’ont pas été dévoilés avant plusieurs jours.

Des hauts responsables de la FAA étaient tellement furieux qu’ils ont fait savoir avec véhémence leur mécontentement aux contrôleurs aériens dans l’ensemble des Etats-Unis, selon des sources citées récemment dans le Wall Street Journal.

Cette situation met en lumière les tensions entre la direction de la FAA et ses quelque 15.000 aiguilleurs du ciel et laisse prévoir des confrontations au moment où l’aviation civile est en train de mettre en place un système de contrôle aérien plus automatisé basé sur une navigation via des satellites.

Cette automatisation finira par éliminer un grand nombre d’emplois de contrôleur aérien.

Pour désamorcer ces tensions, la direction de la FAA a mis en place début mars un système encourageant la transmission volontaire de rapport faisant état de tels incidents sans mesure disciplinaire mais sans grand succès apparent.

AFP, par Jean-Louis SANTINI, 22 mai 2010.


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