Surirradiés de Toulouse : Claude Evin pour un protocole d’indemnisation début avril

L’ex-ministre Claude Evin pense "pouvoir signer" début avril un protocole visant à indemniser "le plus rapidement" les 145 victimes de surdoses de radiation à l’hôpital toulousain de Rangueil.

A l’issue de la première réunion du comité de suivi et d’indemnisation des victimes de surirradiations, l’ancien ministre socialiste, mandaté par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, a déclaré mardi avoir "proposé un projet de protocole". "L’objectif est bien l’indemnisation rapide des victimes", a-t-il ajouté.

"Pour cela, il faut la mise en place le plus rapidement possible de procédures d’expertises. On pense pouvoir signer ce protocole soit le 2, soit le 9 avril", a-t-il assuré, en ajoutant que ce protocole "organisera l’expertise mais ce n’est pas lui qui fixera le montant des indemnités des victimes".

Le comité de suivi a rassemblé notamment des représentants du CHU de Toulouse, les associations de victimes, la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et les ministères concernés (Justice, Santé).

La société Brainlab (fabricante du matériel utilisé) avait décidé de ne pas y participer, estimant n’être "pas responsable de cet incident" qu’elle impute, en regard "des résultats des enquêtes menées par les autorités (...), à une erreur humaine, à savoir l’utilisation d’un outil de mesure inapproprié par le personnel médical sur le site pendant la mise en service du système".

Interrogé sur l’absence de ces responsables, Claude Evin a rappelé qu’il "n’a pas le pouvoir de les amener de force à la table". Il a jugé "dommage qu’ils n’y soient pas, mais leur présence ou leur absence ne préjuge en rien de leur éventuelle culpabilité ou éventuelle responsabilité". L’ancien ministre a précisé les avoir longuement rencontrés. "Ils ne se désintéressent pas de l’affaire", a-t-il déclaré.

Lundi et mardi, huit surirradiés du service de radiochirurgie de l’hôpital Rangueil, à Toulouse, ont reçu, à Limoges et à Aucamville, en banlieue de Toulouse, une provision de 5.000 euros chacun, négociée pour le compte de la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH).

A l’issue de quatre heures de réunion, Me Christophe Lèguevaques, avocat d’une autre association, SOS Irradiés 31, s’est félicité d’avoir pu "aborder clairement toutes les questions en suspens". "Il y a eu des échanges parfois vifs avec le CHU, mais nous avons pu échanger et dialoguer, ce qui est une première en soi", a-t-il ajouté.

Mais il reste pour lui "un point négatif" : l’absence "sans explications" des responsables de Brainlab. "Les absents ont toujours tort. Le moment venu, ils auront à rendre des comptes", a-t-il prévenu.De son côté, Jean-Jacques Romatet, directeur général du CHU de Toulouse, a parlé d’une "réunion constructive" et a souligné "la volonté collective de déboucher sur un accord".

AFP, février 2008


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